Les grèves des techniciens d’urgence préhospitalière de l’INEM, en octobre et novembre de l’année dernière, ont causé des retards dans les interventions.
Durant cette période, au moins 12 décès ont été enregistrés, conduisant l’Inspection Générale des Activités de Santé (IGAS) à ouvrir des enquêtes pour déterminer des éventuelles relations entre les retards de secours et les décès.
Parmi les enquêtes ouvertes par l’IGAS sur ces 12 décès, six ont été finalisées à ce jour :
Un homme de 86 ans est mort d’une crise cardiaque le 31 octobre à Bragance
L’IGAS a conclu qu’après que l’INEM ait pris 1h20 pour arriver, le patient aurait pu survivre si le secours avait été immédiat, sans toutefois incriminer les travailleurs.
Elle a jugé que le patient, qui est mort d’un infarctus du myocarde, avait une probabilité de survie, bien que réduite.
Cette probabilité de survie « aurait toujours été conditionnée à la mise en place immédiate de manœuvres de support de base de vie ».
Le patient concerné avait diverses comorbidités et des antécédents de pathologie cardiovasculaire significative.
Malgré le manque de réponse rapide de la part de l’INEM, l’IGAS affirme qu' »il n’est pas possible de formuler des jugements de culpabilité concernant la conduite des travailleurs des CODU [Centre Opérationnel des Urgences], compte tenu du volume d’appels en attente, redirigés par la ligne 112″.
Une femme de 74 ans est morte dans la commune d’Almada
Malgré le retard dans la réponse aux appels par le CODU ainsi que le manque d’ambulances disponibles des corps de pompiers volontaires d’Almada et de Cacilhas, l’IGAS a conclu qu’il n’y avait pas de lien de causalité entre le retard de secours et la mort, car « face à la lésion cérébrale irréversible, la patiente n’était pas sauvable ».
Une femme est morte dans la commune de Tondela, le 2 novembre
L’IGAS a conclu que, malgré le retard entre la réponse aux appels et le déclenchement des moyens de secours par le CODU, « il n’y avait pas de lien de causalité » entre le retard de l’INEM et la mort de la patiente.
L’inspection générale a déclaré qu’il était « très peu probable » que toute intervention plus rapide ait eu une chance de succès, compte tenu des antécédents de « pathologie cardiovasculaire significative » de la patiente.
Mort d’un homme de 53 ans dans la commune de Pombal, le 4 novembre
L’IGAS a conclu que la mort du patient aurait pu être évitée s’il y avait eu un secours en un temps minimal et raisonnable, permettant le transport de la victime par une Voie Verte Coronair à l’un des hôpitaux les plus proches, où il aurait pu être soumis à une angioplastie coronarienne dans l’une des Unités Hémodynamiques respectives.
Le rapport a été transmis à l’INEM pour que le conseil d’administration décide de l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre d’une technicienne d’urgence préhospitalière (TEPH) pour des indices de faille dans le secours, et sur le maintien des services d’un médecin, en raison de la « gravité des faits commis dans la prestation de secours à la victime ».
Mort d’une femme de 86 ans, résidente dans la commune de Castelo de Vide, le 4 novembre
L’IGAS a conclu que, malgré le temps écoulé entre le contact téléphonique avec la ligne 112 et l’arrivée du secours différencié sur place (une heure et 19 minutes), la mort de la patiente est due à un accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique étendu, « situation de très mauvais pronostic, indépendamment du temps pris pour initier les manœuvres de réanimation ».
Le dossier a été classé.
Mort d’un homme de 77 ans dans la commune de Vila Real de Santo António, le 4 novembre
L’IGAS a conclu que la mort du patient est due à une cardiopathie ischémique aiguë – infarctus aigu du myocarde.
Elle a considéré que l’issue fatale « était irréversible », car les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire auraient dû être effectuées immédiatement ou dans un intervalle de temps de 5 à 10 minutes.
Malgré le temps écoulé entre le contact téléphonique avec la ligne 112 et l’arrivée du secours différencié sur place (35 minutes), l’inspection générale affirme qu’il n’y a pas de lien de causalité entre le moment de l’appel à la ligne 112 et l’issue fatale, car entre l’activation du moyen le plus proche et l’arrivée sur place, le délai aurait toujours été supérieur à dix minutes.
Le dossier a été classé.


