La CGTP et l’UGT ont annoncé une grève générale pour le 11 décembre contre la proposition du gouvernement, marquant ainsi leur première mobilisation conjointe depuis juin 2013, période où le Portugal était sous l’intervention de la ‘troïka’. Mais alors, en cas de grève, l’employeur peut-il remplacer les grévistes ?
Selon l’Autorité pour les Conditions de Travail (ACT), « l’employeur ne peut, durant la grève, remplacer les grévistes par des personnes qui, à la date de l’avis préalable, ne travaillaient pas dans l’établissement ou le service en question, ni ne peut, à partir de cette date, embaucher de nouveaux travailleurs à cet effet« .
En outre : « La tâche exécutée par le travailleur en grève ne peut, durant cette période, être réalisée par une entreprise spécialement engagée à cette fin, sauf s’il n’est pas possible de garantir la satisfaction des besoins sociaux impératifs ou des services nécessaires à la sécurité et à l’entretien des équipements et installations ».
Quelles obligations incombent aux associations syndicales et aux travailleurs pendant la grève ?
Selon l’ACT, « dans les entreprises ou établissements destinés à la satisfaction des besoins sociaux impératifs, les associations syndicales et les travailleurs sont tenus d’assurer, pendant la grève, la prestation des services minimums indispensables pour satisfaire ces besoins, ainsi que les services nécessaires à la sécurité et à l’entretien des équipements et installations« .
La dernière fois que la CGTP et l’UGT ont convoqué une grève générale ensemble remonte à plus de dix ans, à l’époque de la troïka. Le 11 décembre marquera une nouvelle paralysie. Mais quel est l’impact pour les travailleurs qui participent à la grève ?
Beatriz Vasconcelos | 08:07 – 11/11/2025
En effet, « sont considérés comme des entreprises ou établissements destinés à satisfaire des besoins sociaux impératifs ceux appartenant à certains des secteurs suivants » :
- Postes et télécommunications ;
- Services médicaux, hospitaliers et pharmaceutiques ;
- Salubrité publique, y compris les funérailles ;
- Services d’énergie et mines, y compris l’approvisionnement en combustibles ;
- Approvisionnement en eau ;
- Pompiers ;
- Services d’accueil au public répondant aux besoins essentiels incombant à l’État ;
- Transports, incluant ports, aéroports, gares ferroviaires et de bus, concernant le transport de passagers, animaux et denrées alimentaires périssables ainsi que de biens essentiels à l’économie nationale, englobant les charges et décharges respectives ;
- Transport et sécurité des valeurs monétaires.
Il convient de souligner que la « grève constitue un droit des travailleurs, leur permettant de définir la portée de l’intérêt à défendre – ce droit étant inaliénable ».
« Le recours à la grève est décidé par les associations syndicales. Les assemblées de travailleurs peuvent également décider du recours à la grève par vote secret, à condition que dans l’entreprise concernée, la majorité des travailleurs ne soit pas représentée par des associations syndicales et que l’assemblée soit expressément convoquée à cet effet par 20 % ou deux cents travailleurs », explique également l’ACT.
Durant la paralysie, les « travailleurs en grève seront représentés par l’association, les associations syndicales ou une commission élue à cet effet, lorsque ce sont les assemblées de travailleurs qui décident du recours à la grève ».

La CGTP vient de déposer au Ministère du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité Sociale l’avis préalable de grève générale, prévue pour le 11 décembre.
Natacha Nunes Costa avec Lusa | 13:54 – 17/11/2025