Employés du musée du Louvre en grève pour mauvaises conditions de travail

Employés du musée du Louvre en grève pour mauvaises conditions de travail

L’annonce d’une grève survient dans un contexte de forte controverse en raison de l’état de dégradation de certaines installations et du vol des joyaux de la couronne de France, survenu en octobre.

 

« Il y a un tel niveau d’exaspération que tout indique que les conditions sont réunies pour une grève très forte », a déclaré aujourd’hui à la chaîne de télévision BFMTV le représentant de la Confédération Générale du Travail (CGT) au Musée du Louvre, Christian Galani, dont le syndicat est l’un de ceux qui ont appelé à la grève, aux côtés de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) et du groupe de syndicats Solidaires, Unitaires et Démocratiques (SUD).

Galani a souligné la nécessité de « prioriser, d’établir une hiérarchie de mesures d’urgence à mettre en œuvre », défendant la nécessité de se concentrer « sur l’essentiel, à savoir l’état ruineux du bâtiment et la sécurité de l’institution ».

En outre, le dirigeant syndical a souligné que, ces 15 dernières années, plus de 200 emplois ont été supprimés au Musée du Louvre, tandis que le nombre de visiteurs a multiplié, faisant de lui le plus visité au monde.

À cet égard, Galani a indiqué que les syndicats s’opposent au « système de prix différenciés » que le musée appliquera dans un mois, considérant qu’il « crée une discrimination inacceptable entre les citoyens de l’Espace Économique Européen et les autres ».

À partir du 14 janvier, le prix pour les résidents hors de l’Espace Économique Européen augmentera de 22 à 32 euros, soit une augmentation de 45%.

Une décision que la ministre de la Culture, Rachida Dati, a justifiée, en défendant que « les visiteurs qui ne sont pas de l’UE paient plus pour leur entrée et que cette surtaxe serve à financer la rénovation du patrimoine national ».

Pour sa part, le ministère de la Culture a annoncé aujourd’hui dans un communiqué avoir chargé le président de l’institution publique Reconstruire Notre Dame, Philippe Jost, de mener une mission de deux mois pour proposer « les mesures et changements nécessaires pour relever les défis identifiés et renforcer le patrimoine du plus grand musée du monde ».

Jost, qui agira sous la supervision de la présidente du Musée du Louvre, Laurence des Cars, et en étroite collaboration avec le personnel du musée et la Direction Générale du Patrimoine et Architecture du ministère de la Culture, devra présenter ses recommandations initiales fin février 2026.

Cette annonce est survenue à la veille du début de la grève au Louvre, qui a été déclenchée un jour après qu’il ait été révélé que, le 27 novembre dernier, plusieurs centaines de livres anciens ont été endommagés par une inondation due à la rupture de certaines canalisations dont l’état de dégradation était connu à la bibliothèque des antiquités.

Le 17 novembre, le musée a fermé un espace de bureaux et, par mesure de précaution, une galerie d’antiquités grecques située en dessous, après avoir détecté des problèmes de fragilité dans certaines des poutres de cette zone du complexe.

Mais ce qui a suscité le plus de controverse ces dernières semaines, c’est le vol spectaculaire dont le musée a été victime le 19 octobre, où des voleurs ont accédé à la galerie d’Apollon par un monte-charge et emporté des joyaux de la couronne de France, en plein jour.

Les quatre membres du gang ont été arrêtés, mais les bijoux n’ont pas pu être récupérés.