Le droit à être accompagnée a été refusé à une femme enceinte de 38 semaines, qui s’est rendue aux urgences d’obstétrique et de gynécologie de l’Hôpital Sousa Martins (HSM) de l’Unidade Local de Saúde (ULS) de Guarda. Il s’agissait de l’entrée du père de l’enfant et mari de la femme enceinte.
L’affaire remonte à novembre 2023, bien que l’avis de l’Entidade Reguladora da Saúde (ERS) n’ait été émis que le 24 avril de cette année.
À l’époque, la femme, enceinte de 38 semaines et deux jours, s’est rendue aux urgences de l’hôpital « afin de superviser le bien-être materno-fœtal de sa grossesse », affirme le rapport de l’ERS, publié sur le site de l’entité.
« À cette occasion, malgré les demandes successives de l’usager et de son mari, l’HSM n’a pas permis à l’usager d’être accompagnée par son compagnon. »
En réponse à l’ERS, l’hôpital a allégué que le père de l’enfant ne pouvait pas entrer « en raison de l’espace réduit des installations ». Ainsi, le lieu était déjà plein avec « les appareils inhérents à cet espace » et en raison de la présence de « médecins, infirmiers et élèves en soins infirmiers et en médecine, étant donné qu’il s’agit d’un hôpital universitaire », clarifie l’hôpital.
En effet, selon la plainte initiale qui est parvenue à l’entité, deux médecins et trois stagiaires étaient présents.
« Le n° 2 de l’article 17 de la Loi n° 15/2014, du 21 mars prévoit la possibilité que l’accompagnement de l’usager enceinte ne soit pas exercé dans les unités où les installations ne sont pas compatibles avec la présence de l’accompagnant », commence par dire la délibération de l’ERS. Ajoutant immédiatement que la norme doit être respectée en tenant compte des principes d' »équilibre, de proportionnalité et de raisonnabilité » – quelque chose qui, selon elle, n’est pas arrivé dans ce cas.
« Étant un hôpital universitaire, la présence de stagiaires peut se justifier dans des prestations de soins comme celle qui est actuellement évaluée, mais devra toujours […] se soumettre au respect des droits des usagers enceintes (parmi lesquels celui d’être accompagnées en consultation ou lors d’épisodes d’urgence) », affirme l’entité.
« Cela n’a pas eu lieu dans la situation actuelle, la présence de la Dr CS et de trois stagiaires ayant pris le pas sur la nécessité de respecter le droit de l’usager d’être accompagnée lors de cette consultation », a conclu l’ERS dans la délibération.
D’ailleurs, l’entité a tenu à souligner que la violation du droit à l’accompagnement de la femme enceinte a même nui à la consultation elle-même et aux soins prodigués, car « en l’absence de son mari, l’usager a décidé de ne pas accepter la réalisation des examens ‘de toucher et (…) de strep b’, qui devaient être réalisés lors de cette ‘supervision du bien-être materno-fœtal de sa grossesse' ».
Compte tenu de tout cela, l’ERS a émis une instruction à l’Unidade Local de Saúde da Guarda afin de garantir le droit à l’accompagnement des femmes enceintes « que ce soit lors des consultations et des examens, ou pendant l’accouchement et le post-partum », ainsi que de prendre des mesures garantissant cela et que les professionnels de l’hôpital soient informés de la nécessité de sauvegarder ce droit.