La Police Judiciaire a effectué ce matin des perquisitions à Lisbonne, Nazaré et Caldas da Rainha, notamment à la mairie de Nazaré, à l’Agence Portugaise de l’Environnement (APA) et à Docapesca, en raison de soupçons de participation économique dans une affaire, de falsification, de corruption et de blanchiment de capitaux.
Dans un communiqué publié en fin d’après-midi, Docapesca — Portos e Lotas, SA a précisé que les perquisitions menées par les inspecteurs de la Police Judiciaire et une procureure du ministère public au sein de l’entreprise « avaient pour objectif la recherche et la saisie de données informatiques spécifiques ».
Selon Docapesca, les perquisitions s’inscrivent dans le cadre d’une enquête en cours menée par le ministère public, commencée en 2021, avant le mandat de l’actuel conseil d’administration.
Les opérations, qui ont pris fin vers 14h00, ont également eu lieu simultanément dans les locaux de Docapesca à Nazaré, selon Docapesca, soulignant qu’elle a « fourni toute la coopération nécessaire et reste naturellement disponible pour fournir toutes les informations que les autorités jugeront pertinentes pour le processus ».
Dans un communiqué publié le matin, la PJ a expliqué qu’elle avait réalisé 15 perquisitions, domiciliaires et non domiciliaires, « dans une société anonyme à capitaux publics, une mairie, cinq installations d’organismes d’État, les sièges de trois sociétés commerciales et un complexe touristique ».
Une source proche de l’affaire a indiqué à Lusa que la mairie de Nazaré, l’Agence Portugaise de l’Environnement, Docapesca, la Direction des phares et la Commission de Coordination et de Développement Régional de Lisbonne et de la vallée du Tage ont été perquisitionnées.
« Sont en cause des faits liés à la passation d’un contrat de concession, d’une durée de 40 ans, concernant l’utilisation privative d’une zone du domaine public maritime — englobant le domaine public hydraulique –, située dans la zone portuaire du Port de Refuge de Nazaré, correspondant à la réhabilitation et la conservation de neuf maisons y étant implantées à des fins touristiques », a expliqué la PJ dans un communiqué.
Pour sa part, l’Agence Portugaise de l’Environnement (APA) a indiqué aujourd’hui, dans un communiqué, qu’elle a collaboré aux perquisitions effectuées par la PJ dans ses locaux, tout en précisant qu’elle n’avait pas de compétences en matière de gestion, d’administration ou de délivrance de licences concernant l’objet de l’enquête.
La mairie de Nazaré a également confirmé la réalisation de perquisitions dans ses locaux, mais l’ancien président Walter Chicharro a précisé que son implication se limitait au permis d’urbanisme des maisons investiguées par la PJ, qui appartiennent à l’État.
Contacté par Lusa, le président de la mairie de Nazaré à l’époque des faits, Walter Chicharro (PS), a précisé qu’il s’agit « d’un processus où l’intervention de la municipalité se limite à son permis d’urbanisme ».
Selon l’ex-maire, « les maisons sont propriété de l’État Central » et le contrat de concession « a été lancé par l’État Central, à travers Docapesca », précisant que « dans toutes les démarches légales pour la concession des neuf maisons, l’intervention de la municipalité de Nazaré est nulle », car « une entité de l’État Central devait être chargée de lancer le concours ».
Dans les perquisitions de l’opération « Dunas », ont participé trois magistrats du ministère public, 40 enquêteurs criminels et experts en police scientifique de la PJ, avec le soutien de la Direction du Centre de la PJ, de l’Unité d’Expertise Technologique Informatique et de l’Unité d’Expertise Financière et Comptable.
