Diplôme des urgences régionales est un « chèque en blanc », dit SIM.

Diplôme des urgences régionales est un "chèque en blanc", dit SIM.

Après avoir analysé « l’extrait » du diplôme envoyé par le gouvernement concernant les Services Centralisés d’Urgence Externe à Portée Régionale, le SIM regrette qu’il ne contienne pas « les incitations spécifiques au travail en dehors de l’unité habituelle, se limitant à mentionner les aides de frais et de transport, déjà prévues pour tout déplacement dans l’Administration Publique ».

 

Dans l’analyse du document, le SIM souligne également l’absence de définition de la distance maximale entre le lieu de travail d’origine et l’hôpital de destination, permettant ainsi des déplacements illimités. »

Contacté par l’agence Lusa, à la veille d’une nouvelle réunion avec le ministère de la Santé, le secrétaire général du SIM, Nuno Rodrigues, a déploré que le gouvernement n’ait envoyé que « des extraits du diplôme » sans les incitations précédemment présentées lors de la réunion aux professionnels.

« Cette incitation a disparu, la limite de kilomètres a disparu », a-t-il déclaré, pointant comme possible explication le manque de disponibilité du ministère des Finances pour créer ces incitations.

Le SIM identifie également comme aspects négatifs l’existence de « normes juridiques en conflit avec l’Accord Collectif de Travail en vigueur depuis juillet » et l’absence de référence à la population de la zone d’influence des nouvelles urgences pour calculer l’équipe-type minimale, ce qui, selon lui, compromet « l’analyse et la définition du nombre adéquat de médecins ».

Il n’existe pas non plus de procédures prévues pour les situations de saturation des admissions ou des blocs d’accouchement, « bien que les hôpitaux qui accueilleront les urgences régionales ne soient pas dimensionnés pour la population à laquelle ils répondront ».

Comme points positifs, le SIM souligne la définition formelle d’une urgence régionale, encadrant légalement les existantes et la création de nouvelles, l' »applicabilité apparente à tout le pays et à toutes les spécialités » et la « possibilité d’adapter les réponses aux ressources disponibles dans chaque région ».

Le SIM indique qu’il va présenter une contre-proposition avec les modifications qu’il considère indispensables pour garantir que « la réorganisation des urgences régionales soit opérationnellement réalisable, juridiquement solide et cliniquement sécurisée ».

Nuno Rodrigues a soutenu que « les incitations doivent être prévues » et qu’il doit exister « une limite de kilomètres jusqu’à laquelle le médecin doit avoir la perception qu’il peut être mobilisé ».

« Cela ne peut pas être un chèque en blanc », a-t-il averti.

Le syndicat souligne dans le document qu’en raison des « insuffisances juridiques, de l’absence d’incitations et de l’absence de garantie d’équipes complètes », il rejette les composants présentés de ce diplôme et considère que, dans sa rédaction actuelle, « il n’atteindra pas les objectifs espérés par le gouvernement ».

Le SIM a également analysé le diplôme créant les Centres de Haute Performance en Obstétrique et Gynécologie, considérant qu’il pourrait constituer « un outil utile si les lacunes identifiées étaient corrigées ».

Parmi les aspects positifs, il souligne la reconnaissance des équipes multidisciplinaires et de l’organisation différenciée dans les zones critiques, la création d’incitations basées sur la productivité et la qualité, la possibilité d’une mise en œuvre progressive via des projets pilotes et l’adhésion volontaire des professionnels.

Les aspects négatifs soulignent le manque de garanties pour ceux qui n’adhèrent pas, l’absence de clarification sur les hiérarchies et les responsabilités entre les ULS et la Direction exécutive du SNS, l’omission de spécialités essentielles telles que la pédiatrie et l’immuno-hémothérapie, des critères de productivité non définis, l’absence de suppléments pour les formateurs et le manque de référence au renforcement de la capacité de formation en gynécologie/obstétrique.

Selon Nuno Rodrigues, les diplômes pourraient avoir été approuvés mercredi en Conseil des Ministres, mais avec « réserve de texte », encore susceptibles de modifications ».

Pour le syndicat, il s’agit d' »une méthode de travail inacceptable dans un processus de négociation sérieux qui empêche l’évaluation rigoureuse des propositions ».