Une étude de diagnostic des besoins en enseignants, réalisée par l’Université Nova de Lisbonne, estime qu’en moyenne, jusqu’à l’année scolaire 2033-2034, environ 4 000 professeurs partiront à la retraite chaque année.
Ce scénario, révélé par le ministre de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation lors d’une réunion à Lisbonne avec les directeurs d’écoles du pays pour préparer la prochaine année scolaire, inquiète le gouvernement. Ainsi, Fernando Alexandre a annoncé un ensemble de mesures pour augmenter la formation de nouveaux enseignants dans les prochaines décennies.
Pour le moment centré sur les zones avec les plus grands besoins (Région Métropolitaine de Lisbonne, Péninsule de Setúbal et Algarve), le Ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation (MECI) financera la totalité des frais de formation des diplômés en éducation de base et des maîtrises en formation des enseignants.
« En donnant un horizon plus long par rapport aux besoins identifiés, ce que nous allons faire est un contrat, qui est encore en cours de négociation, mais il y a déjà une proposition du côté des institutions », a expliqué Fernando Alexandre à la fin de la réunion, dans une déclaration aux journalistes.
Adapté au modèle de financement de l’enseignement supérieur, le financement des cours sera également orienté par objectifs, a ajouté le ministre, mentionnant qu' »il y aura une compensation par le nombre de diplômés pour inciter à la formation de plus de professeurs ».
L’objectif est que les institutions d’enseignement supérieur ouvrent plus de classes ou de nouveaux cours de formation pour enseignants.
« C’est un problème qui se fera sentir dans tout le pays et, pour cette raison, ces contrats-programmes initiaux, avec l’objectif d’entrer en vigueur dès 2025, sont dirigés vers les zones les plus prioritaires pour indiquer que nous devons répondre rapidement », a-t-il souligné.
Selon le ministre, les départements d’éducation à travers le pays « doivent se préparer à répondre à ce défi, non pas dans les cinq prochaines années, ni dans la prochaine décennie, mais dans les décennies à venir ».
D’autre part, le MECI va revoir les qualifications propres des professeurs (c’est-à-dire ceux qui ont une formation dans le domaine scientifique qu’ils enseignent, mais qui ne sont pas diplômés en cours d’enseignement) et la professionnalisation en service, qui devra être simplifiée, permettant ainsi aux enseignants avec au moins un an d’expérience, et non cinq, d’y accéder.
Lors de la réunion avec les directeurs d’écoles, les autorités ont également annoncé le maintien de certaines des mesures mises en place l’an dernier, dans le cadre du Plan + Cours + Succès, pour répondre au problème du manque de professeurs.
« Nous maintenons celles qui ont fonctionné, celles qui ont effectivement permis d’apporter des milliers de nouveaux professeurs dans le système », a-t-il déclaré aux journalistes.
Il a donné l’exemple du soutien à la mobilité, dont ont bénéficié 2 807 enseignants, de la prolongation de carrière au-delà de l’âge de la retraite, qui a permis de maintenir 1 496 professeurs dans les écoles, et des heures supplémentaires, un mécanisme qui, à partir de l’année prochaine, sera assoupli afin que le nombre d’heures supplémentaires soit déduit de la charge non-enseignante que les professeurs doivent effectuer dans les écoles.