Le ministère public (MP) affirme que le groupe de jeunes accusé ce mois-ci d’avoir accédé à des plateformes restreintes pour émettre de fausses ordonnances et certificats de décès l’a fait pour consommer de la drogue et ridiculiser d’autres personnes en ligne, y compris des adolescents.
Le MP de Lisbonne a accusé, le 15 juillet, 18 personnes d’environ 20 ans pour 466 crimes, principalement informatiques, entre décembre 2022 et avril 2024, d’avoir prétendument utilisé sans autorisation les identifiants de médecins pour accéder à des plateformes utilisées par les Services Partagés du Ministère de la Santé et émettre des centaines de fausses ordonnances médicales et dizaines de certificats de décès.
Selon l’accusation, à laquelle Lusa a eu accès, les instigateurs du système auraient été trois garçons qui se sont rencontrés sur une plateforme de jeux en ligne et qui, entre 2022 et 2023, ont décidé de rassembler sur des forums des données d’autres personnes piratées par des tiers inconnus lors d’attaques informatiques.
Ils ont utilisé le SNS pour émettre des dizaines d’ordonnances et certificats de décès faux
En plus du Service National de Santé (SNS), les accusés – ils sont 18 – auraient également accédé et exploité illicitement « les services informatiques de la Sécurité Sociale ».
Lusa | 11:27 – 21/07/2025
Les trois auraient alors créé et dynamisé un groupe sur Discord destiné au partage d’actes illicites, dans lequel est entré, entre autres, un quatrième garçon qui finirait par jouer également un rôle important dans le système.
Les ordonnances médicales falsifiées auraient été principalement destinées à acheter des médicaments contenant de la codéine, qu’ils consommeraient mélangés dans des boissons gazeuses, dans une drogue récréative connue sous le nom de « purple drank » ou « lean ».
Certains des accusés auraient payé d’autres pour émettre des ordonnances frauduleuses.
Les certificats de décès, décrit le MP, auraient eu pour but de ridiculiser d’autres vivants, y compris un adolescent de 14 ans avec lequel l’un d’eux s’était disputé lors d’un jeu en ligne.
Certains des certificats ont été divulgués sur un forum prétendument créé par l’accusé qui, via Discord, a rencontré le trio initial.
Dans l’accusation, est également racontée l’histoire d’un garçon de 15 ans qui a été incité avec des bons pour des plateformes de jeux à utiliser les identifiants d’un membre de sa famille pour rechercher dans les bases de données de la Sécurité Sociale et partager les informations obtenues.
Les principaux accusés sont également accusés d’avoir envoyé des centaines de milliers de messages pour convaincre d’autres personnes qu’elles avaient des dettes auprès d’entreprises telles que l’EDP, l’EDP Comercial, l’ENDESA et les CTT.
Trois des 18 accusés ne répondent que du blanchiment de capitaux, ayant, vraisemblablement, aidé à blanchir les profits de cette dernière activité illicite.
Les trois prétendus instigateurs du système attendent depuis avril 2024 l’issue du procès en détention provisoire, tandis que les 15 autres accusés sont en liberté.
Le processus est considéré comme « d’une complexité particulière ».