Des avocats jugés pour avoir trompé un émigrant pour acheter une maison inexistante.

Des avocats jugés pour avoir trompé un émigrant pour acheter une maison inexistante.

Selon l’acte d’accusation, « à la suite du plan élaboré par les trois accusés, ces derniers ont réussi » à ce que la victime « leur remette la somme totale de 219.985 euros, montant que les accusés se sont appropriés ».

 

En janvier 2017, la victime a rencontré l’avocate, âgée de 52 ans, résidant à Marinha Grande, lors de l’achat d’un bien immobilier qu’il avait effectué, a indiqué l’accusation.

Après avoir pris connaissance que l’homme, émigrant en France, disposait d’une « situation économique aisée », elle en a fait part à l’autre accusée, âgée de 56 ans, et à son fils, également avocat, âgé de 27 ans.

Ensuite, « d’un commun accord, ils ont formulé le dessein de faire » tomber la victime « dans l’erreur et qu’elle remette aux accusés d’importantes sommes d’argent (que les accusés intégreraient à leur patrimoine) ».

Ainsi, l’avocate a contacté l’émigrant et « lui a suggéré de contracter un prêt en capital pour acquérir une maison de retraite dans la localité de Palmela ».

Selon le ministère public (MP), l’avocate a déclaré, « faussement, que ce prêt serait réalisé au bénéfice » de l’autre accusée et qu’il serait « uniquement pour un an, jusqu’à ce qu’elle obtienne un prêt bancaire (qui était sur le point d’être approuvé) ».

L’avocate a également proposé des intérêts de 10 % et a assuré qu’il s’agissait d' »une bonne affaire qui rapportait beaucoup d’argent chaque mois ».

Convaincu qu’il s’agissait d’une affaire rentable, la victime a accepté de prêter 220 000 euros, qu’elle a remis en plusieurs occasions, via des chèques bancaires, somme qui n’aurait apparemment pas été restituée.

En septembre 2019, l’avocat, « prétendant faire croire, faussement, qu’il entendait restituer les sommes prêtées et poursuivant l’exécution du plan préalablement élaboré par tous les accusés, a émis un chèque de 7 000 euros, pour le paiement des intérêts », que l’émigrant a encaissé.

Au début de l’année 2020, l’émigrant a demandé aux deux accusées, à plusieurs reprises, la restitution des sommes prêtées, qu’elles ont différée, avec pour arguments la pandémie de Covid-19 et « tout est à l’arrêt », ainsi que l’attente d’un prêt bancaire.

L’avocate a ajouté : « J’attends de l’argent qui vient de Suisse, d’un monsieur qui va acheter la maison de retraite ».

Toujours selon le MP, les accusées ont cessé de répondre au téléphone à l’émigrant qui, lorsqu’il s’est rendu au Portugal, en mars, a réussi à conclure un contrat d’hypothèque volontaire et unilatéral, avec une reconnaissance de dette et un accord de paiement, avec l’une des accusées et « ses proches, en qualité de garants ».

Dans ce contrat, les garants « ont hypothéqué cinq biens immobiliers, dont ils étaient propriétaires et héritiers, en garantie du paiement ».

Avec ce contrat, l’avocate a fait croire, « faussement, qu’elle entendait restituer les sommes prêtées » et « s’est engagée à payer jusqu’au 30 mai 2020 la somme de 244.860 euros (montant du prêt et des intérêts) et, ne le faisant pas, à remettre un bien immobilier de sa propriété » à la victime.

Prétendant qu’elle avait besoin d’argent pour enregistrer l’accord – ce qui ne s’est pas vérifié -, la victime a subi une nouvelle « perte globale de 4.460 euros ».

La victime a également payé 3.525 euros supplémentaires, correspondant aux honoraires.

Le procès est prévu pour le 11 décembre, au Tribunal judiciaire de Marinha Grande.