Décision du gouvernement « inutile ». « Il n’y a pas de médecins à Barreiro à qui appliquer cela »

Décision du gouvernement "inutile". "Il n'y a pas de médecins à Barreiro à qui appliquer cela"

L’Hôpital de Barreiro compte huit obstétriciens, « dont six ont plus de 55 ans, et ne peuvent plus assurer de gardes, ni de jour ni de nuit. Les deux autres médecins pourraient résilier leur contrat » avec le Service National de Santé (SNS) si une pression est exercée, a indiqué à Lusa la présidente de la structure syndicale.

« C’est une mesure inutile car il n’y a même pas de médecins à qui l’appliquer », a averti Joana Bordalo e Sá, soulignant que les médecins « ne peuvent pas être mobilisés de force », étant protégés par des conventions collectives de travail.

Le gouvernement a confirmé aujourd’hui que les ministères de la Santé et des Finances sont en train de finaliser le cadre juridique de la future urgence régionale de la Péninsule de Setúbal, qui répondra aux besoins des femmes enceintes et des nouveau-nés de la région, un décret qui vise aussi à garantir la « compensation juste et due des professionnels » du SNS.

Le Expresso rapporte, citant une source du bureau de la ministre de la Santé, Ana Paula Martins, que l’équipe d’obstétrique de l’Hôpital de Barreiro sera mobilisée par ordre, et que le transfert devrait avoir lieu dès que le gouvernement avancera avec la concentration des urgences d’obstétrique de la rive sud à Almada, comme annoncé cette semaine au parlement.

Lors de cette audition parlementaire, Ana Paula Martins a indiqué que, pour la concentration d’urgence à l’Hôpital d’Almada, avec le soutien de l’Hôpital de Setúbal (recevant des cas envoyés par l’INEM et le SNS 24), sept équipes complètes seraient nécessaires pour Almada et trois pour les prestations de services.

« Indépendamment de ce qui sera publié, cela ne pourra pas être appliqué, car les conventions collectives de travail protègent les médecins et ils ne peuvent pas être déplacés pour travailler dans un hôpital d’une commune différente », a insisté Joana Bordalo e Sá.

Pour la dirigeante syndicale, le « plus grave » est que le gouvernement dit aux femmes enceintes de Barreiro et de Setúbal qu’elles seront privées de soins de proximité au niveau de l’urgence d’obstétrique.

Joana Bordalo e Sá a également assuré qu' »il n’y a eu aucune négociation » avec la Fnam à ce sujet, après que la ministre eut affirmé que la création d’urgences régionales implique des décrets, qui devraient être négociés avec les syndicats, affirmant que le gouvernement ne pourrait avancer avec la mesure sans négocier la nouvelle organisation du travail.

La création de ces urgences régionales, constituées par des équipes partagées entre hôpitaux, est une mesure prévue dans le Programme du gouvernement.

Le document souligne qu’une priorité sera donnée aux spécialités les plus critiques – la gynécologie-obstétrique et la pédiatrie -, « notamment à travers la création d’urgences régionales constituées par des équipes de santé partagées entre hôpitaux ».

[Actualisé à 20h50]