Les quatre médecins en gynécologie/obstétrique accusés d’homicide par négligence d’un nouveau-né à l’Unité Locale de Santé (ULS) de Vila Nova de Gaia/Espinho en 2019 ont commencé aujourd’hui à être jugés à huis clos.
L’audience du procès, qui a débuté aujourd’hui au Tribunal de Vila Nova de Gaia, dans le district de Porto, se déroule sans publicité, c’est-à-dire à huis clos, par décision de la juge Susana Babo, datée du 21 novembre 2023, qui justifie cette décision « afin de préserver la dignité des personnes et la morale publique ».
« Pour ces motifs, et bien que la règle soit la publicité de l’audience (…) considérant le contenu de l’accusation publique portée contre les accusés, afin de préserver la dignité des personnes et la morale publique, il est décrété que la présente audience se déroulera sans publicité », indique l’ordonnance de la magistrate.
Les médecins sont accusés de la pratique d’un crime d’homicide par négligence, sous une forme grave.
Selon l’accusation, le 12 décembre 2019, les médecins en gynécologie/obstétrique faisaient partie des équipes de garde et étaient donc de service aux urgences lorsqu’ils ont suivi l’accouchement d’une femme entre 8h09 et 9h11 (heure de naissance du bébé).
Le bébé est décédé cinq heures après l’accouchement à l’Unité de Soins Mère-Enfant, a-t-il précisé.
L’accusation a souligné que les médecins, au lieu de décider d’une césarienne en temps utile, ont choisi de poursuivre avec l’idée initiale d’un accouchement vaginal, malgré l’inadéquation de cette option face aux données fournies par le CTG (cardiotocographie), insistant sur des manœuvres de repositionnement de la parturiente.
« Augmentant de manière significative la possibilité d’un dénouement défavorable pour le fœtus », a-t-il soutenu.
L’accusation a également souligné que, en conséquence de ces pratiques et malgré les manœuvres de réanimation dont il a fait l’objet, le nouveau-né a fini par mourir vers 13h45 ce jour-là en raison d’une encéphalopathie hypoxique-ischémique (lésion cérébrale causée par le manque d’oxygène et de flux sanguin au cerveau).
« Ce qui aurait pu être évité ou, au moins, le risque potentiel de cela aurait pu être réduit de manière significative si les deux équipes de médecins qui ont suivi le travail avaient eu un autre type de comportement », a-t-il estimé.
L’accusation a considéré « que les accusés ont agi avec un manque du devoir de soin qui leur était imposé et que, par les erreurs de diagnostic commises, ils n’ont pas identifié, tout au long du travail, la période critique où leur intervention médicale obstétrique aurait pu éviter la mort du nouveau-né, agissant à l’encontre des ‘leges artis’ [bonnes pratiques cliniques] ».
À cette occasion, et suite au décès, le Centre Hospitalier de Vila Nova de Gaia/Espinho a ouvert un processus interne qu’il a classé sans suite faute de preuve d’un lien de causalité.
