Il s’agit du cas de deux garçons, fils d’une mère portugaise et d’un père péruvien, qui, le 24 juillet 2024, ont été, selon la famille maternelle, emmenés de Madrid (Espagne), où la famille vivait, à Lima (Pérou) par le père, à l’insu de la mère.
Les enfants avaient alors deux et quatre ans et, en juin de cette année, la mère a obtenu provisoirement la garde exclusive des enfants à la suite d’une mesure conservatoire déposée auprès d’un tribunal péruvien, restant avec les garçons dans le pays sud-américain en attendant une décision finale.
Aujourd’hui, le grand-père et l’oncle maternelle des enfants ont déposé à la Présidence de la République, au bureau du Premier ministre et au Ministère des Affaires étrangères une lettre ouverte avec plus de mille signataires pour exiger l’intervention du Portugal.
Dans un communiqué, la famille indique que, parmi les signataires, se trouvent trois anciens présidents de l’Assemblée de la République – João Mota Amaral (PSD), Eduardo Ferro Rodrigues (PS) et Augusto Santos Silva (PS) -, ainsi que plusieurs anciens ministres sociaux-démocrates et socialistes, comme Miguel Cadilhe et José António Vieira da Silva.
La liste comprend également plusieurs personnalités liées à l’Église catholique, dont l’ancien président de la Cáritas Eugénio da Fonseca et le père Lino Maia, président de la Confédération Nationale des Institutions de Solidarité (CNIS).
Lors du dépôt de la lettre ouverte, la famille a également sollicité une audience avec le Président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, le Premier ministre, Luís Montenegro, et le ministre des Affaires étrangères, Paulo Rangel.
Dans la missive, les signataires soutiennent que le cas des enfants luso-péruviens est de nature criminelle, car impliquant le « kidnapping international d’enfants », et se plaignent que les procédures n’ont pas été considérées comme prioritaires par les tribunaux péruviens et espagnols.
« Sans préjudice de reconnaître la pertinence de la séparation des pouvoirs, tout en préservant l’indépendance du pouvoir judiciaire, les signataires de cette lettre appellent le Président de la République et le Gouvernement à une intervention plus effective auprès des entités officielles du Pérou et de l’Espagne, pour défendre les droits humains de deux enfants et de leur mère, citoyens portugais », peut-on lire dans le document.
Dans la lettre ouverte, les signataires appellent également Marcelo Rebelo de Sousa et le Gouvernement à utiliser leur « pouvoir d’influence » pour lutter contre « la fragilité de la législation européenne » en permettant à un parent de voyager « avec ses enfants mineurs hors d’Europe sans la connaissance et le consentement exprès nécessaires de l’autre parent ».