Crimes ou… volonté de celui qui est mort : Après tout, qui peut être déshérité ?

Crimes ou... volonté de celui qui est mort : Après tout, qui peut être déshérité ?

Les héritiers plus proches ne peuvent être exclus de la succession que s’ils ont commis certains crimes et si le défunt a exprimé cette volonté dans un testament, selon DECO PROteste.

« Les héritiers potentiels peuvent être exclus du patrimoine par déshéritation ou indignité, selon le degré de parenté qui les lie à l’auteur de la succession et les actes qu’ils ont commis. Dans les deux cas, certains critères doivent être réunis », explique l’organisation de défense des consommateurs.

En fin de compte, qui peut être déshérité?

Il est important de souligner que, « même si vous êtes très en colère contre votre conjoint ou vos enfants, l’auteur du testament ne peut pas simplement les déshériter« .

« Dans le meilleur des cas, il peut recourir à la part disponible pour avantage d’autres héritiers et ainsi réduire la part qui leur revient. La déshéritation, destinée aux héritiers réservataires (conjoint, descendants et ascendants), doit être faite par testament avec un motif valable indiqué », peut-on lire sur le site de l’organisation de protection des consommateurs.

De plus, « cela peut être contesté par les héritiers (en termes juridiques, il s’agit d’une contestation), devant le tribunal, jusqu’à deux ans après l’ouverture du testament (article 2167 du Code civil). Également, l’auteur du patrimoine peut inverser la décision, en faisant un nouveau testament« .

DECO PROteste explique que la « loi est très restrictive quant aux motifs qui permettent la déshéritation (article 2166 du Code civil) » et prévoit ce qui suit :

  • le refus, sans motif valable, de fournir des aliments à l’auteur du patrimoine ou à son conjoint;
  • la condamnation pour dénonciation calomnieuse, faux témoignage ou crime intentionnel contre la personne, les biens ou l’honneur de l’auteur du testament, son conjoint, ses descendants (enfants, petits-enfants), ses ascendants (parents, grands-parents), adoptants ou enfants adoptés, à condition que le crime soit puni par une peine supérieure à six mois de prison.

Considère que vous avez un motif pour déshériter votre conjoint, vos descendants ou vos ascendants? DECO PROteste recommande de suivre ces étapes.

  • Faites un testament qui indique expressément le motif de la déshéritation. Il est essentiel que les causes soient claires et juridiquement valides.
  • Soumets le document à la validation d’un notaire pour assurer sa validité formelle.
  • En cas de doute, ou le cas échéant, consultez un avocat pour garantir que toutes les exigences légales sont respectées (y compris la validité du motif) et que votre volonté est respectée.

Et qui est indigne de la succession?

DECO PROteste précise que l’indignité ne dépend pas du testament et s’applique à tout héritier, réservataire ou non, lorsqu’ils ont commis certains actes (article 2034 du Code civil) :

  • condamnation, en tant qu’auteur ou complice, pour homicide ou tentative d’homicide contre l’auteur de la succession, son conjoint ou descendant (fils, petit-fils), ascendant (père, grand-père), adoptant ou adopté;
  • condamnation pour dénonciation calomnieuse ou faux témoignage contre les mêmes personnes, concernant un crime puni par une peine de prison supérieure à deux ans;
  • actes contre la liberté de réaliser le testament, par exemple, forçant l’auteur à le faire, à modifier le contenu du document ou à le révoquer, ou encore l’empêchant de modifier ce qu’il juge approprié;
  • la pratique d’actes contre le testament, comme sa destruction, occultation ou falsification, avant ou après la mort de l’auteur de la succession.

Lorsqu’un héritier est considéré indigne, que devient sa part de l’héritage?

L’organisation explique que, « dans la succession légale, l’incapacité de l’indigne ne porte pas préjudice au droit de représentation de ses descendants (article 2037), qui recevront la part qui lui reviendrait« .

Un père peut-il déshériter un enfant?

L’organisation de protection des consommateurs explique que oui, « à condition que le motif soit légalement accepté et que la décision soit formalisée dans un testament ».