« Nous avons eu la réunion de coordination de l’Union européenne pour analyser le document et la position de l’Union européenne est que le document n’est pas suffisamment ambitieux en matière de mitigation, de réduction des émissions, et qu’il ne comprend pas de référence explicite à la réduction des combustibles fossiles », a déclaré à Lusa Maria da Graça Carvalho à Belém, Brésil, où se déroule la conférence de l’ONU sur les changements climatiques.
Au dernier jour de la COP30, la ministre portugaise a exprimé l’espoir qu’il soit possible de parvenir à un accord « qui ait une certaine ambition, qui soit ambitieux ».
« Nous avons été un peu déçus de ne pas y voir une référence explicite à ce que le Brésil appelle la voie du chemin », a déclaré la gouvernante, pour qui « un accord qui ne soit pas ambitieux en matière de mitigation n’a pas l’effet nécessaire en ce moment, qui est d’arrêter l’avancée des changements climatiques ».
La ministre a également confirmé que le Portugal a signé une lettre à la présidence brésilienne de la COP30, signée par plus de 30 pays, demandant qu’on revoie la proposition d’accord final et qu’on inclue une feuille de route pour l’élimination progressive des énergies fossiles.
Dans la lettre, citée par l’AFP, les pays indiquent qu’ils ne peuvent pas soutenir « un texte qui n’inclut pas une feuille de route pour une transition juste, ordonnée et équitable vers l’élimination des combustibles fossiles ».
À 10h30 aujourd’hui (trois heures de moins qu’au Portugal) a commencé une session plénière informelle où chacun des groupes va exprimer son opinion et ensuite commencera une réunion entre la présidence brésilienne de la COP30 avec les leaders des délégations pour négocier les textes.
Dans ces réunions, l’Union européenne va tenter d’augmenter cette ambition en matière de mitigation, de réduction des émissions et d’inclure le point sur la feuille de route pour l’abandon des combustibles fossiles, a déclaré Maria da Graça Carvalho.
La présidence brésilienne de la COP30 a publié aujourd’hui une nouvelle proposition d’accord, qui ne contient aucune référence à l’abandon des combustibles fossiles, question qui avait été exigée par des dizaines de pays.
Tout au long des sept pages de la proposition de la présidence de la 30ème conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP30), intitulée Mutirão Global : Unir l’humanité dans une mobilisation mondiale contre les changements climatiques et publiée ce matin, il n’y a pas une seule référence aux combustibles fossiles.
En plus du texte du Mutirão – mot indigène désignant une communauté qui s’unit pour travailler à un objectif commun – la présidence a publié 16 autres documents sur des thèmes tels que le financement de la mitigation et de l’adaptation, le fonds des pertes et dommages ou les contributions déterminées au niveau national, plans climatiques des pays.
La nécessité d’une transition vers l’abandon des combustibles fossiles a été mentionnée officiellement pour la première fois lors de la COP28 à Dubaï, sans clarifier comment ni quand, mais le président brésilien a immédiatement lancé le sujet à l’ouverture de la COP30.
L’idée d’une feuille de route pour l’abandon et le premier brouillon présenté mardi par le Brésil présentait des options à être négociées, mais, selon un négociateur cité par l’AFP, la Chine, l’Inde, l’Arabie Saoudite, le Nigéria et la Russie ont rejeté la proposition.
Le texte aujourd’hui connu, publié le dernier jour officiel de la conférence, se limite à reconnaître les « niveaux record de capacité mondiale d’énergie renouvelable et d’investissements dans l’énergie propre ».
Plus de 30 pays ont écrit jeudi à la présidence brésilienne de la conférence climatique de l’ONU pour demander qu’elle inclue une feuille de route pour l’élimination progressive des énergies fossiles, selon un texte cité par l’Agence France-Presse.
« Nous sommes profondément préoccupés par la proposition actuelle, à accepter ou à rejeter », écrivent la Colombie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, parmi plus de trois dizaines de pays, selon une liste fournie par la délégation colombienne à l’AFP.
