Condamné à 21 ans de prison pour homicide d’un voisin à Alcobaça

Condamné à 21 ans de prison pour homicide d'un voisin à Alcobaça

« Les faits non prouvés étaient des éléments très ponctuels et peu pertinents par rapport à l’enjeu ici. Un autre dénouement ne pouvait être que sa condamnation pour meurtre qualifié à la peine de 21 ans de prison », a expliqué la présidente du tribunal lors de la lecture du verdict.

Selon la magistrate, le tribunal « a accordé du crédit aux témoignages » contrairement aux déclarations de l’accusé qui « laissaient beaucoup à désirer » et « ont été totalement incohérentes ».

« Vous pensiez être le seul intelligent. Vous ne comptiez que sur votre intelligence. Au début, vous ne connaissiez pas la victime, puis vous la connaissiez et vous avez tout inversé », a-t-elle ajouté.

Notant que les déclarations de l’accusé tentaient de justifier les faits de l’accusation, la juge a considéré qu’aucune preuve des témoignages à l’audience, notamment un éventuel abus sexuel ou relation sexuelle avec la victime, n’était fiable.

« Le tribunal n’est pas stupide. Vous ne vous occupiez pas de vos vêtements, mais vous êtes allé dans la cour pour retourner vos pantalons pour les sécher ? », a constaté la juge, indiquant que l’accusé a cherché à trouver des arguments pour justifier la présence ADN sur les vêtements de la victime.

La magistrate a également souligné que le tribunal « n’avait absolument aucun doute que vous avez commis ce crime. Vous seul savez pourquoi, mais il n’en faut pas autant pour tuer », a-t-elle dit.

L’accusé a tenté d’interrompre la session pendant que la juge parlait, mais a été averti à plusieurs reprises.

Présente lors de la lecture du verdict, la famille de la victime a exprimé que la peine était faible pour le crime commis, montrant leur crainte qu’elle puisse être réduite en appel.

Dans l’acte d’accusation du ministère public, consulté par l’agence Lusa, il est indiqué que l’accusé, âgé de 59 ans et détenu provisoirement, connaissait la victime, âgée de 75 ans, sachant qu’elle était une personne âgée, fragile et vivant seule, à Maiorga, dans la commune d’Alcobaça, district de Leiria.

Le 23 novembre 2020, le suspect, qui avait « enfilé des gants » pour ne laisser aucune trace, s’est rendu chez la personne âgée, attendant son retour.

Ensuite, près d’une annexe au jardin, l’accusé a asséné plusieurs coups à la victime, avec un objet non déterminé, mais de « nature tranchante-contundente », atteignant diverses parties du corps.

L’accusé a également attaché les poignets et chevilles de la personne âgée avec « cordes/cordons, fils de fer et sacs en plastique », et l’a bâillonnée avec des sacs en plastique enroulés dans du ruban adhésif, l’empêchant de respirer.

Le détenu a laissé les gants qu’il avait utilisés près de l’annexe, caché le portefeuille de la victime dans un seau contenant un liquide laiteux, et également dissimulé le rouleau de ruban adhésif dans un autre seau.

Il a quitté les lieux, laissant la personne âgée attachée et bâillonnée, « dans la souffrance et l’agonie », a précisé le ministère public.

En février, la PJ de Leiria a annoncé l’arrestation, dans la région de Lisbonne, du suspect du meurtre commis avec « une extrême violence et une torture ».

D’après un communiqué de la PJ, au cœur du crime « serait le fait que le suspect savait que la personne âgée gardait tout son argent chez elle ». La PJ a expliqué, à cette occasion, que « l’identification de l’agresseur a été rendue possible grâce à la technicité qui a marqué la réalisation des examens sur place et aux expertises effectuées par le Laboratoire scientifique de la police judiciaire ».

Il existait « une coïncidence au niveau international » dans le cadre du traité Prüm, avec la collaboration de l’Institut national de médecine légale et des sciences forensiques et des autorités françaises, sous couvert d’une coopération internationale.

« Le suspect était déjà recherché par les autorités françaises pour la commission d’un vol aggravé survenu en 2016 », a indiqué la PJ.