L’agent de la Police de Sécurité Publique (PSP) qui, dans la nuit du 1er avril 2024, a tué un cambrioleur d’une balle dans la poitrine après avoir été la cible d’un guet-apens sexuel, a été condamné à 14 ans de prison par le Tribunal central criminel de Lisbonne.
Le tribunal a validé le témoignage de la petite amie de la victime mortelle en faveur de celui du policier, qui appartient au Corps de Sécurité Personnelle de la PSP.
L’agent, âgé de 50 ans, a reconnu avoir tué le cambrioleur, mais en légitime défense. Il a déclaré que l’homme et sa petite amie l’avaient attaqué à main armée à un feu de circulation près du Stade National. Comme il n’avait ni portefeuille ni téléphone portable, il a été forcé de les conduire jusqu’à l’immeuble où il résidait à Benfica, habité seulement par des policiers.
À ce moment-là, le PSP a pu accéder à son arme de service. En justice, selon le journal, il a également affirmé avoir crié « police » avant de tirer sur le cambrioleur, qui avait un pistolet dans la ceinture mais ne l’a jamais sorti.
Il est maintenant avéré que l’arme était une réplique airsoft.
La petite amie de la victime mortelle a quant à elle déclaré que l’agent s’était rendu en voiture dans une zone réputée pour les rencontres sexuelles et avait fini par s’arrêter près du véhicule où elle se trouvait.
Le couple lui a demandé s’il voulait faire la fête, et il a répondu par l’affirmative. Lorsqu’il est entré dans la voiture étrangère, on lui a pointé l’arme sur le ventre.
À cette époque, la femme a admis qu’il a effectivement été contraint de conduire les agresseurs chez lui.
Là, après avoir remis son portefeuille avec un peu d’argent et le téléphone portable, il a tiré.
La police voulait cacher la rencontre sexuelle
Le tribunal considère que cette action a été menée « sans aucune nécessité » car le voleur n’a fait aucun geste pour saisir l’arme qu’il avait. Les juges estiment que l’agent aurait pu utiliser les techniques d’immobilisation qu’il connaissait ou tirer dans une zone non létale.
Pour les magistrats, le policier a agi de manière à cacher la rencontre sexuelle qu’il voulait avoir et qui s’est terminée en homicide.
Face à toutes ces données, le policier a été condamné à 14 ans de prison et à payer 40 000 euros au fils mineur de la victime, considérant qu’il n’y a pas eu de légitime défense.
L’agent a attendu son procès en liberté, mais le tribunal a maintenant ordonné qu’il soit conduit dans un établissement pénitentiaire pour purger la peine à laquelle il a été condamné.
Le collectif de juges présidé par Margarida Natário est très critique du travail de l’équipe de la Police Judiciaire (PJ) qui a enquêté sur l’affaire. Ils ne ménagent pas non plus les agents de la PSP qui ont témoigné en faveur de leur collègue.