La course municipale de 2025 est déjà lancée.
C’est le moment idéal pour réfléchir à ce que l’on souhaite pour la municipalité où l’on concentre ses activités.
Pour ma part, je consacre au Porto et à la zone Nord du pays une grande partie de mon activité d’assistance juridique aux affaires et, principalement et pour cause, il m’intéresse de réfléchir à comment impulser le développement de la ville et renforcer son rôle de dynamo économique et juridique.
L’agglomération de Porto connaît une période (presque) inédite de projection internationale. L’investissement direct étranger (IDE) croît, les individus à haute valeur nette (HVI) choisissent la région comme destination et, parallèlement, le marché immobilier, le secteur technologique et le réseau de services à haut niveau s’intensifient.
Dans ce contexte, serait-il démesuré de penser que l’implantation d’un organisme international de grande dimension à Porto constituerait l’élément moteur pour convertir la phase actuelle en développement socio-économique permanent ?
Ce n’est pas une question nouvelle, mais elle a été presque oubliée. À ma connaissance, aucun des programmes des candidats municipaux ne traite ce sujet.
Dublin (malgré le fait d’être la capitale irlandaise et de bénéficier de liens économiques privilégiés avec les États-Unis et sa diaspora) est un bon exemple de la manière dont une ville de taille moyenne a réussi à se positionner comme centre mondial d’entreprises multinationales et d’institutions européennes. Genève, Vienne et Rome sont des exemples de la façon dont cette présence transforme l’attractivité institutionnelle et économique d’une ville.
Plus que lors de la candidature manquée pour abriter le siège de l’Agence européenne des médicaments, Porto confirme aujourd’hui avoir les éléments essentiels pour abriter le siège d’un organisme international : sécurité, dynamisme économique, environnement culturel, bonnes écoles, coût de la vie faible en comparaison, et volonté politico-institutionnelle. Mais tout n’est pas à son avantage.
Porto présente d’importants désavantages concurrentiels dans plusieurs critères clés et manque de visibilité et d’investissement diplomatique. Porto a également besoin d’un plan et de courage pour le concrétiser.
Il est nécessaire d’avoir une force politico-diplomatique et un véritable programme (fiscal et administratif) d’attraction de l’IDE et des HVI accompagné par une ambition structurelle : transformer la ville en pôle économique, institutionnel et stratégique de l’Europe atlantique.
L’installation d’une entité mondiale confère immédiatement une crédibilité internationale.
L’IDE dynamise les segments stratégiques – industrie, technologie, tourisme, infrastructures, projets artistiques, technologiques et éducatifs – avec un impact direct sur la création d’emplois qualifiés et l’augmentation des recettes fiscales (IRC, TVA, IRS). La présence de régimes fiscaux intéressants, (RNH (résident non habituel) ou taux IRC bas, inciterait à la fixation de HVI/Industries) impactant le marché immobilier et le luxe ainsi que la propagation de recommandations parmi les investisseurs. La présence d’élites mondiales et le flux des visiteurs qui doivent s’y rendre attireraient une nouvelle offre touristique, culturelle, commerciale et de services aux entreprises, à l’habitation, et à de nouvelles petites industries ou activités de soutien, etc.
Ces forces provoquent un enchaînement de services juridiques. Elles nécessitent un soutien juridique spécialisé en droit des sociétés, fiscal, du travail et de l’immigration, et nécessairement dans les affaires en cours. Cela renforce les cabinets locaux et attire des talents. Ce qui a, à son tour, un effet réplicateur sur l’économie : plus d’investissements, plus d’emplois qualifiés, une plus grande réputation internationale renforcée.
Ensuite, les grands projets transformateurs de la vie de la ville (longtemps identifiés) pourraient enfin avoir du financement : améliorer la VCI/Circumvalação, créer de nouvelles avenues et un réseau routier efficace, étendre le réseau de métro et les voies de communication pour dépasser la barrière naturelle du fleuve Douro (nouvelles ponts et/ou tunnels).
L’écosystème de Porto pourrait attirer :
La nouvelle Agence européenne pour le climat ou l’énergie (transition énergétique/changements climatiques) ; l’EEA (Agence européenne pour l’environnement) (Copenhague) – projets de smart environmental networks (écologie atlantique) ; l’ECDC (surveillance sanitaire) – hub régional étant donné la capacité hospitalière avancée de Porto ; l’ITU (Union internationale des télécommunications) (Genève) – centre d’innovation ou bureau régional, compte tenu de l’industrie tech et digitale de Porto ; Eurofound (Dublin) / EUISS (Paris) – projets pilotes à Porto, comme think tanks en emploi et sécurité régionale.
Il y a urgence à établir une task force entre les entités municipales et le gouvernement, l’AICEP, les universités et le secteur juridique-économique pour identifier les organismes internationaux à convaincre et définir les voies d’action, via notamment des roadshows à Genève, Vienne, Bruxelles.
Et ne pas renoncer.