Lors de déclarations à Lusa, en marge de la session « Réforme du travail ou contre-réforme libérale ? », organisée par l’association Causa Pública à la Faculté des Sciences Sociales et Humaines de l’Université Nova de Lisbonne, les deux centrales syndicales ont exprimé des positions critiques face aux propositions de l’Exécutif, qui sont en cours de discussion avec les partenaires sociaux depuis cette semaine.
Le débat a également réuni plusieurs spécialistes et a rassemblé à la même table les dirigeants des deux centrales syndicales.
Le secrétaire général de la CGTP, Tiago Oliveira, a souligné que c’est un moment d' »unité et de convergence sur les lieux de travail, dans l’information, la mobilisation et la formation des travailleurs ».
La centrale syndicale a déjà convoqué une Journée Nationale de Lutte pour le 20 septembre, à Lisbonne et à Porto, qu’elle entend transformer en un « grand moment de lutte, un grand moment d’affirmation, un grand moment de dénonciation ».
Interrogé sur la possibilité d’une grève générale conjointe avec l’UGT, Tiago Oliveira a répondu : « comme dans le passé, si le gouvernement persiste dans cette voie, nous trouverons les moyens nécessaires pour répondre ».
Concernant les mesures présentées par l’Exécutif, le leader de la CGTP a été catégorique : « Nous rejetons complètement ce paquet d’agression envers les travailleurs (…) toutes sont des propositions négatives (…) de notre point de vue, nous devons combattre ce paquet de mesures de travail présenté par le gouvernement ».
« C’est un recul complet. Nous avançons vers le XIXe siècle », a-t-il souligné.
Le secrétaire général adjoint de l’UGT, Sérgio Monte, a déclaré que le syndicat analyse le projet préliminaire, qu’il a également rejeté « sans réserve » tel qu’il a été présenté.
Le dirigeant a rappelé que l’UGT ne divulgue pas publiquement ses lignes rouges « pour ne pas entraver le dialogue », mais a assuré que la centrale syndicale avancera avec ses propres propositions, parmi lesquelles « la réduction du temps de travail, la semaine de quatre jours de travail, des modifications dans le domaine de la parentalité et la garantie que le congé pour interruption de grossesse puisse toujours être utilisé ».
Toutefois, il a reconnu que certaines questions sont « très rédhibitoires » pour l’UGT, soulignant : « celle des licenciements, de la période d’essai (…) c’est la libéralisation du licenciement (…) et cela sera très difficile à accepter ».
Interrogé par Lusa sur une éventuelle grève générale conjointe, il a répondu : « Rien n’est exclu. Une grève générale ne se prépare pas du jour au lendemain ».
Le projet préliminaire du gouvernement, présenté en juillet, prévoit des changements dans les domaines de la parentalité (congés, allaitement et deuil gestationnel), du travail flexible, de la formation en entreprise, de la période d’essai et des services minimums en cas de grève.
Les confédérations patronales ont salué la proposition, considérant qu’il y a encore marge pour des améliorations, mais les centrales syndicales parlent de « recul civilisationnel ».
Le gouvernement s’est engagé, entre-temps, à présenter une nouvelle version du projet préliminaire d’ici le 8 octobre, « avec des évolutions » sur les sujets liés à la famille et à la parentalité.