« Carreira est la colonne vertébrale » et les enseignants défendent qu’elle soit prioritaire

"Carreira est la colonne vertébrale" et les enseignants défendent qu'elle soit prioritaire

« La carrière est la colonne vertébrale du système, tout le reste s’y rattache. La placer à la fin est, au minimum, une incohérence structurelle, au maximum, une stratégie consciente de dilution de sa force centrale », écrivent les enseignants dans une lettre ouverte.

Dans cette lettre, adressée au ministre de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation, aux directions des 12 structures syndicales participant aux négociations et aux partis avec représentation parlementaire, les 20 professeurs signataires critiquent l’ordre des sujets à discuter dans le cadre de la révision du Statut de la Carrière Enseignante (SCE) proposé par le gouvernement.

La proposition, présentée la semaine dernière aux syndicats, maintient essentiellement les priorités identifiées dans le précédent protocole de négociation, avant la chute du gouvernement.

Le gouvernement souhaite donc commencer la discussion par le profil de l’enseignant, suivi par le recrutement et les conditions d’entrée dans la carrière, la formation et le développement professionnel, l’organisation du temps d’enseignement et les conditions de travail.

Dans l’ordre des travaux, ce n’est qu’au sixième point que figure la révision de la carrière enseignante et du statut rémunératoire, et enfin, le modèle d’évaluation des performances.

« La révision du Statut ne peut commencer par ses appendices, mais par son noyau identitaire et structurant. Tout le reste doit être discuté à la lumière de la carrière, et non l’inverse », défendent les enseignants.

Dans la lettre, les signataires — représentants des mouvements Enseignants pour l’Équité et la Valorisation, Enseignants en Monodocence, SOS École Publique et de l’Association Juridique pour les Droits Fondamentaux — critiquent également l’autorité de tutelle, accusée de vouloir retarder « la discussion la plus sensible ».

« Il semble évident l’intention de repousser à plus tard ce qui est plus complexe, plus exigeant et à plus fort impact financier », écrivent-ils, appelant le ministre Fernando Alexandre à revoir l’ordre des priorités présentées et aux syndicats et députés à « exiger clairement et sans équivoque une négociation qui commence par la carrière enseignante ».

Du côté des organisations syndicales, c’est précisément l’un des points les plus contestés de la proposition du ministère de l’Éducation, en particulier par la Fédération Nationale des Enseignants (Fenprof), qui l’année dernière avait refusé de signer le protocole de négociation.

« Ce serait par là que nous pourrions donner un signal à la société et au pays que, en effet, la valorisation de la carrière enseignante va avancer et avancer avec une valorisation de la profession », a déclaré le secrétaire général Francisco Gonçalves à l’issue de la réunion avec l’autorité de tutelle.

Après la réunion de jeudi, les représentants des enseignants ont désormais jusqu’au 13 novembre pour envoyer leurs contre-propositions au ministère de l’Éducation et se réuniront à nouveau le 19 pour signer le protocole de négociation.

Les négociations devraient commencer le 5 décembre, et les modifications du statut de la carrière enseignante pourront être approuvées et entrer en vigueur au fur et à mesure de leur négociation.

Le gouvernement espère avoir terminé le processus en 2026, de sorte que le nouveau statut puisse entrer en vigueur en 2027.