« S’il y a quelque chose que la démocratie nous apprend, c’est que les majorités et les minorités sont toujours très transitoires et il est très important que le gouvernement en ait conscience », a déclaré José Luís Carneiro, interrogé par les journalistes sur le fait que Chega a défié le PSD pour une proposition conjointe sur la législation du travail.
Le leader du PS s’exprimait lors d’une visite au Festival de la Sardine, à Portimão, où il était accompagné du président et candidat à la mairie de Portimão, Álvaro Bila, et du député socialiste Luís Graça, entre autres.
Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, André Ventura a déclaré avoir informé mardi le chef du groupe parlementaire du PSD, Hugo Soares, que Chega est prêt à participer à une « proposition conjointe » pour que les modifications à la législation du travail puissent être approuvées « sans aucun besoin du PS », au début des travaux parlementaires.
Interrogé par les journalistes sur le fait que Chega tente d’écarter le PS de la proposition de réforme de la législation du travail, José Luís Carneiro a déclaré que le parti n’accepte « les leçons de personne », rappelant que son parcours en la matière a été « immense ».
« Je réitère ce qui constitue les valeurs fondamentales du Parti socialiste. Pour nous, il est inacceptable que la précarité des relations de travail persiste, notamment en ce qui concerne la protection des droits des femmes travailleuses, des jeunes travailleurs et, en même temps, nous nous battrons pour des rémunérations adéquates […], en veillant à ce que le Portugal suive ce qui est pratiqué de mieux à l’international », a-t-il souligné.
José Luís Carneiro en a profité pour dire qu’il considère « incompréhensible » qu’un gouvernement « qui dit vouloir attirer une immigration hautement qualifiée veuille, en même temps, contribuer à la compression des salaires », notamment ceux des jeunes les plus qualifiés.
« Ou bien nous voulons avoir des entreprises du XXIe siècle qui ne rechignent pas sur le droit à l’allaitement, le droit au repos les week-ends et la nuit et qui sont prêtes à offrir stabilité et dignité dans l’exercice des activités professionnelles, ou alors, nous parlons d’une économie qui n’a pas la capacité de survivre à l’avenir […] », a-t-il conclu.
Dans une interview à TSF et au Jornal de Notícias, la ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale a affirmé qu’il y a des abus de certaines mères dans l’utilisation du droit au congé pour allaitement des enfants et a jugé difficile de comprendre que des enfants de plus de deux ans doivent être allaités pendant les heures de travail.
Le projet de réforme de la législation du travail, qui prévoit, selon le gouvernement, la révision de « plus d’une centaine d’articles du Code du travail », a déjà été présenté aux partenaires sociaux et sera négocié au sein de la Concertation sociale.