Le président de la Chambre municipale de Lisbonne, Carlos Moedas, ne renouvellera pas le mandat de l’actuelle direction de la Carris, présidée par Pedro Bogas. Cette information a été révélée par SIC et CNN Portugal, citant des sources proches de l’autarque.
La décision de Moedas a été prise après avoir eu connaissance des conclusions préliminaires du rapport du Bureau de prévention et d’enquête sur les accidents d’aviation et les accidents ferroviaires (GPIAAF) concernant l’accident de l’Ascenseur de la Glória.
Selon cette source, Moedas a jugé « assez graves l’ensemble des défaillances techniques détectées au fil des années et des processus impliquant essentiellement les deux dernières administrations ».
Pour cette raison, le maire récemment réélu « ne renouvellera pas le mandat de l’actuelle direction de la Carris et exprime son souci de rétablir le plus rapidement possible la confiance et la crédibilité de l’entreprise ».
Le mandat de Pedro Bogas, validé par le PS en mai 2022, se termine cette année.
Dans le rapport préliminaire connu le lundi 20 octobre, le GPIAAF a révélé que le câble reliant les deux cabines de l’Ascenseur de la Glória – qui a cédé à son point d’attache dans la voiture qui a déraillé – ne respectait pas les spécifications de la Carris, ni n’était certifié pour le transport de personnes.
« L’utilisation de câbles multiplement non conformes aux spécifications et aux restrictions d’utilisation est due à diverses défaillances accumulées dans le processus d’acquisition, d’acceptation et d’application par la CCFL [Compagnie Carris de Ferro de Lisboa], dont les mécanismes organisationnels de contrôle interne n’étaient ni suffisants ni adaptés pour prévenir et détecter de telles défaillances », a soutenu cet organisme.
L’enquête indique que la Carris, lors du processus d’achat de câbles pour l’ascenseur de la Glória, a envoyé aux fournisseurs potentiels des spécifications de câbles concernant l’ascenseur de Santa Justa, qui sont différentes, n’arrivant pas à détecter l’erreur ni à expliquer la confusion.
D’après le GPIAAF, « pour une raison que la Carris n’a pas pu expliquer à l’enquête, et dont il n’a pas été possible de trouver des preuves documentaires dans la consultation faite aux fournisseurs, a été adoptée pour les deux articles ajoutés, correspondant aux câbles pour les ascenseurs de la Glória et de Lavra, la spécification fournie » par la Direction de la Maintenance du Mode Électrique (DME) de la Carris « pour l’un des câbles de l’ascenseur de Santa Justa, ne changeant que le diamètre ».
« Défaillances accumulées » ont fait dérailler l’ascenseur. Le rapport blâme Carris
Les résultats du rapport préliminaire du Bureau de prévention et d’enquête sur les accidents d’aviation et les accidents ferroviaires sont désormais connus, indiquant, entre autres conclusions, que le câble installé n’était pas « adéquat » pour le système utilisé dans l’Ascenseur de la Glória.
Ana Teresa Banha avec Lusa | 19:21 – 20/10/2025
Carlos Moedas a réagi, plus tard le même jour, au rapport, dans une note envoyée à Lusa.
« Contrairement à la politisation que certains ont faite pendant la campagne, ce rapport réaffirme que la malheureuse tragédie de l’ascenseur de la Glória était due à des causes techniques et non politiques », a-t-il déclaré.
Les conclusions préliminaires du rapport ont également conduit divers conseillers municipaux à demander la démission de la direction de la Carris. En revanche, l’entité, dans un communiqué, a affirmé qu’elle n’avait pas connaissance de problèmes avec les câbles des tramways, renvoyant la responsabilité à l’administration précédente.
« Il n’est pas possible à ce stade de dire si les non-conformités dans l’utilisation du câble sont ou non pertinentes pour l’accident » et a clarifié que le processus d’acquisition des câbles, « avec prétendues non-conformités, qui ont conditionné tout le processus de remplacement des câbles, a eu lieu sous un mandat antérieur à celui du présent conseil d’administration ».
On rappelle que le 3 septembre de cette année, le déraillement de l’Ascenseur de la Glória, dans le bas Lisbonne, a causé la mort de 16 personnes.