Le coordinateur de la programmation de l’événement international se déroulant à Espinho jusqu’à dimanche, André Ramada, a révélé à Lusa que, parmi les 2 231 films de 148 pays qui ont concouru à la 49e édition de ce festival du district d’Aveiro et de la Région Métropolitaine de Porto, 17 œuvres provenaient de 10 nations africaines.
Parmi celles-ci, l’Égypte a présenté le plus de films, avec un total de cinq, tandis que les 12 autres œuvres se répartissaient entre des pays n’ayant présenté qu’un seul film chacun, comme le Ghana, le Lesotho et l’Ouganda.
Ces chiffres peuvent sembler encore modestes, mais André Ramada affirme qu’ils ont « une grande signification » et, même en évitant de faire référence à des éditions plus anciennes du festival, lorsque la présence africaine à la phase de candidature était nulle ou presque, il l’explique avec des données récentes : « Un bon terme de comparaison est qu’en 2020, nous avons reçu des soumissions de seulement quatre pays africains et maintenant, en 2025, ils sont déjà 10 ».
Le programmeur du Cinanima associe cette augmentation à des partenariats avec des festivals européens : « La tendance à un nombre croissant de films provenant d’Afrique est liée aux ‘ateliers’ d’animation que les festivals européens ont réalisés sur ce continent. Cela signifie que les créateurs là-bas ont appris de nouvelles choses, prennent goût à l’animation et ont commencé à produire davantage ».
André Ramada admet que le niveau de ces productions ne présente pas encore la sophistication des œuvres créées en Europe et dans d’autres régions du monde avec plus de tradition et d’expérience en cinéma d’animation, mais se montre optimiste quant à l’évolution.
« On remarque que les réalisateurs africains n’ont pas encore accès à un équipement sophistiqué, surtout au niveau des logiciels de dessin et de modélisation 3D par ordinateur. Mais si des investissements financiers sont réalisés dans ce domaine, étant donné [même] le potentiel de l’animation pour le marché publicitaire, je crois que, d’ici 10 à 15 ans, l’Afrique aura des films plus proches du niveau de qualité européen et qui seront sélectionnés pour intégrer la compétition du Cinanima », a-t-il estimé.
Selon André Ramada, les thématiques paraissent « très diverses », privilégiant le quotidien des différents peuples : « Les films représentent leur réalité, leur quotidien, les problèmes qu’ils rencontrent — il s’agit davantage de portrait que de pure fiction ou de fantaisie, par exemple ».
En ce qui concerne les six pays africains ayant le portugais comme langue officielle, aucun n’a concouru au festival.
Du Brésil, cependant, il y a eu 93 candidatures, dont deux ont été sélectionnées pour la compétition, l’une dans la catégorie des courts-métrages et l’autre dans celle des longs-métrages (dans ce cas en coproduction avec le Pérou).
Le premier s’intitule « Como Nasce um Rio », réalisé par Luma Flôres, et utilise la technique de découpes et de dessin 2D par ordinateur pour révéler en huit minutes une histoire de découverte de soi lors de l’exploration d’une montagne. Le long-métrage, quant à lui, est « Nimuendajú », réalisé par Tania Anaya, conçu à 2D par ordinateur avec recours au rotoscope, et relate en 84 minutes l’histoire de Curt Unckel (1883-1945), l’ethnologue, anthropologue et écrivain allemand ayant vécu avec les peuples autochtones brésiliens pendant 40 ans.
Le 49e Cinanima – Festival International de Cinéma d’Animation d’Espinho a débuté vendredi dernier et présente plus de 430 films de 50 pays, continuant de se concentrer sur le thème de la guerre, mais abordant également la révolte féminine et « beaucoup de solitude ».
