La Commission européenne a promis aujourd’hui qu’elle protégera les agriculteurs contre les perturbations causées par l’accord avec le Mercosur, prévoyant une augmentation des exportations annuelles vers ces pays d’Amérique latine de 39 %, soit plus de 49 milliards d’euros.
Selon les informations fournies aujourd’hui par l’exécutif communautaire, concernant les propositions qu’il va présenter au Conseil de l’Union européenne (UE) pour qu’elles puissent faire l’objet de discussions et d’approfondissements, l’accord avec les pays du Mercosur devrait augmenter de 39 % les exportations annuelles de l’UE, pour un montant supplémentaire de 49 milliards d’euros.
L’accord qui créera « la plus grande zone de libre-échange au monde » réduira « les droits de douane souvent prohibitifs pour les exportations de l’UE », y compris sur « des produits industriels essentiels, tels que les automobiles (actuellement à 35 %), les machines (entre 14 % et 20 %) et l’industrie pharmaceutique (jusqu’à 14 %) ».
La prévision de la Commission européenne est que les exportations agroalimentaires « augmentent d’au moins 50 % » avec la réduction tarifaire, notamment dans le vin et les spiritueux, le chocolat et l’huile d’olive, prévenant l’imitation et la « concurrence déloyale » de 344 produits bénéficiant d’une indication de protection géographique.
Mais la principale nouveauté que la Commission européenne a voulu présenter concerne les sauvegardes, spécifiquement pour le secteur agricole, le principal critique de cet accord.
« Nous les avons écoutés, cet accord est un nouvel accord avec le Mercosur, nous avons écouté toutes les personnes qui souhaitaient cet accord, de nos partenaires au Mercosur à nos États membres, et aux représentants du secteur agricole, pour s’assurer que l’accord est bon et équitable », a déclaré le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, promettant « de solides sauvegardes ».
Les sauvegardes, selon l’exécutif communautaire, protégeront les producteurs d’une « croissance préjudiciable des importations » en provenance des pays du Mercosur.
Une source européenne a expliqué que le but de ces sauvegardes est d’évaluer si, dans un marché ou un État membre donné (en tenant compte que les fluctuations de marché dans un pays du bloc communautaire auront une influence sur plusieurs), il y a une perturbation causée par les importations des pays du Mercosur, par exemple, dans la viande bovine.
À partir de là, la Commission européenne pourra enclencher un processus de surveillance d’environ six mois et, selon les conclusions qu’elle en tirera, appliquer des tarifs unilatéraux pour contrôler ces perturbations.
Les pays du Mercosur sont le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, la Bolivie et l’Uruguay.
Une source européenne a ajouté que l’objectif est de conclure le processus d’ici la fin de l’année, en profitant de la présidence brésilienne du Mercosur, mais le processus doit encore être analysé par le Parlement européen et les 27 États membres.