Bruxelles justifie le déficit par des « estimations plus prudentes » concernant les dépenses.

Bruxelles justifie le déficit par des "estimations plus prudentes" concernant les dépenses.

« Concernant la situation économique au Portugal, nous prévoyons un solde budgétaire nul pour cette année et un déficit de 0,3 % du PIB [Produit Intérieur Brut] l’année prochaine. Cela diffère des prévisions du gouvernement, qui anticipe un excédent de 0,3 % du PIB cette année et de 0,1 % du PIB l’année prochaine », a déclaré Valdis Dombrovskis, commissaire européen à l’Économie.

Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le jour où l’exécutif communautaire a publié ses projections de croissance économique, le commissaire européen a expliqué que « cette différence s’explique par les estimations plus prudentes de la Commission concernant la croissance des dépenses, notamment des dépenses courantes. »

Néanmoins, « il convient de noter que la prévision de la Commission pour l’année prochaine est malgré tout plus optimiste que celle du Conseil des Finances Publiques, qui prévoit un déficit de 0,6 % du PIB l’année prochaine, et également que celle de la Banque du Portugal, qui anticipe un déficit de 1,3 % du PIB », a souligné Valdis Dombrovskis.

La Commission européenne prévoit que le Portugal enregistre un solde budgétaire nul cette année et un déficit de 0,3 % du PIB en 2026, selon les projections publiées aujourd’hui.

Parallèlement, l’exécutif communautaire a estimé que l’économie portugaise croîtrait de 1,9 % en 2025 et de 2,2 % en 2026, revoyant à la hausse l’estimation pour cette année et maintenant la projection pour l’année prochaine.

Lors de la conférence de presse, Valdis Dombrovskis a évoqué les demandes régulières de la Commission européenne visant à mettre fin à la réduction sur la Taxe sur les Produits Pétroliers et Énergétiques (ISP).

« Il est certain que nous demandons au gouvernement de retirer ces mesures de soutien à l’énergie, qui ont été mises en place depuis la crise énergétique après la guerre en Ukraine », mais « à la date de clôture [pour la collecte des informations] de ces prévisions de la Commission, le gouvernement n’avait pas encore annoncé la suppression de cette mesure, et elle continue donc à être prise en compte dans les prévisions », a expliqué le responsable.

Il est question des réductions sur l’ISP pour l’essence et le diesel, des soutiens mis en place en 2022 et 2023 à la suite de la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et à l’inflation élevée.

La semaine dernière, le ministre des Finances, Joaquim Miranda Sarmento, a indiqué à Bruxelles que la Commission européenne « n’a imposé aucune date » pour la suppression, qui sera graduelle.

Les prévisions d’automne de l’exécutif communautaire sont basées sur un ensemble de suppositions techniques concernant les taux de change, les taux d’intérêt et les prix des matières premières, avec une date de clôture au 27 octobre.

Pour toutes les autres données, y compris les hypothèses sur les politiques gouvernementales, les projections tiennent compte des informations disponibles jusqu’au 31 octobre.

Après les critiques de Bruxelles, depuis 2023, le gouvernement commencera maintenant à supprimer progressivement l’avantage relatif à l’ISP, comme annoncé lors de la présentation du Budget de l’État pour 2026.

Cet exercice découle des recommandations de la Commission européenne visant à réduire ces réductions, en tant que mesures exceptionnelles destinées à atténuer l’impact de la hausse des prix des carburants.

[Mise à jour de l’article à 11h14]