La proposition du gouvernement de modifier la législation du travail suscite de nombreux débats et inclut des changements concernant la banque d’heures et l’achat de jours de vacances. Que va-t-il changer ?
Banque d’heures
Joana Cadete Pires et Soraia Laranjeira de PRA – Raposo, Sá Miranda & Associados ont expliqué à Notícias ao Minuto que « en ce qui concerne la banque d’heures individuelle, nous assistons à la réintroduction d’une approche qui avait été écartée par la réforme du travail de 2019, bien que selon des règles différentes du passé ».
« Dans ce cadre, et conformément à la proposition présentée par le gouvernement pour la modification du Code du Travail, il sera possible, par accord entre l’employeur et le travailleur, d’augmenter l’horaire de travail jusqu’à deux heures par jour, avec un maximum de 50 heures par semaine et 150 heures par an, impliquant également une période de référence ne pouvant excéder quatre mois« , ont-elles indiqué.
Ainsi, « l’adhésion à la banque d’heures individuelle pourrait également se faire par adhésion à un règlement interne ».
« La proposition introduit par ailleurs deux nouveautés importantes : l’employeur doit informer le travailleur au moins 3 jours à l’avance de la nécessité de fournir du travail supplémentaire et, si des heures accumulées en faveur du travailleur n’ont pas été compensées, celles-ci doivent être payées en argent », ont détaillé les avocates.
Achat de vacances
Quant à l’achat de vacances, « en réalité, la proposition de modification du Code du Travail ne prévoit pas cette possibilité en tant que telle, mais plutôt la possibilité pour le travailleur, par anticipation ou prolongement de la période de vacances, de s’absenter de manière justifiée, même si cela entraîne une perte de rémunération, sans perte du droit aux subventions, jusqu’à un maximum de deux jours par an, sur accord de l’employeur« .
« Les absences doivent être demandées dans un délai de 10 jours suivant la fixation de la période de vacances et l’employeur ne pourra s’opposer à leur prise que pour des raisons impérieuses liées au fonctionnement de l’entreprise », ont expliqué les avocates.
Contrats de travail : Quel est l’impact ?
En ce qui concerne les contrats de travail, elles expliquent que « la proposition du gouvernement prévoit diverses modifications, notamment en ce qui concerne les durées maximales des contrats à durée déterminée et indéterminée« .
« Pour les contrats à durée déterminée, la durée maximale passe de deux ans à trois ans et pour les contrats à durée indéterminée, la durée maximale passe de quatre ans à cinq ans. Par ailleurs, en ce qui concerne les contrats à durée déterminée, il n’existe plus de limitation concernant la durée des renouvellements, qui ne pouvaient auparavant pas dépasser la durée initiale du contrat », ont-elles expliqué.
De plus, « en ce qui concerne les contrats à durée déterminée, il devient possible de conclure un contrat à durée déterminée, pour une durée de deux ans, lors de l’ouverture d’un établissement ou du lancement d’une activité de durée incertaine, cette norme n’étant plus uniquement applicable aux entreprises de moins de 250 travailleurs ».
Les changements augmentent-ils ou réduisent-ils la flexibilité du travail ?
Selon les avocates, « la modification législative proposée par le gouvernement, dans sa rédaction actuelle, va peu au-delà de la réintroduction de nombreuses normes qui avaient été modifiées en 2019, date de la dernière grande modification au Code du Travail et de la législation connexe ».
« En réalité, la seule modification qui semble se traduire par une ‘flexibilité du travail’ est celle de la ‘simplification’ du licenciement pour motif valable, dans lequel il ne sera plus nécessaire d’apporter des preuves et d’entendre des témoins lors d’une procédure disciplinaire visant un licenciement pour motif valable, facilitant ainsi aux employeurs le recours à ce mécanisme sans justification ou fondement pour rompre des liens de travail plus durables, laissant le travailleur totalement désarmé, celui-ci devant alors recourir à une contestation judiciaire du licenciement », ont-elles déclaré.
Elles soulignent également que « naturellement, l’augmentation de la durée des contrats de travail à durée déterminée, la suppression de la limitation des délais de renouvellement et le retour au régime de la banque d’heures individuelle auront un impact direct sur le marché du travail et sur l’établissement de relations de travail plus stables et permanentes« .
