« L’Assemblée législative de Madère exprime son chagrin et sa consternation face au décès de l’une des figures les plus marquantes de l’histoire de la démocratie portugaise. Francisco Pinto Balsemão sera toujours rappelé comme un défenseur de la liberté, de la démocratie et aussi de l’autonomie », a déclaré le vote de condoléances lu par la présidente de l’Assemblée législative, Rubina Leal.
Le vote souligne que Pinto Balsemão a été « une figure majeure de la démocratie portugaise » et un « protagoniste central de l’histoire contemporaine » du pays, en mettant également en avant son parcours civique, politique et journalistique qui s’est distingué par la défense intransigeante de la liberté, de la démocratie, de l’État de droit, de l’autonomie et de la liberté de la presse.
Son parcours politique a également été rappelé, en tant que fondateur du Parti Populaire Démocratique (PPD) de l’époque et militant numéro un du Parti Social-Démocrate (PSD), qu’il a dirigé en prenant la « direction du gouvernement en 1981, à un des moments les plus difficiles de la jeune démocratie, après la mort de Francisco Sá Carneiro, en tant que Premier ministre ».
Le texte ajoute que Francisco Pinto Balsemão « a conduit le pays dans une période de grande instabilité et est indissociable de la révision constitutionnelle de 1982, un texte qui a aboli le Conseil de la Révolution et renforcé les pouvoirs civils, constituant l’une des réformes les plus déterminantes du régime démocratique ».
Le parlement de Madère indique qu’il était « visionnaire, déterminé et profondément engagé dans la cause de la liberté » et qu’il « se distinguait également comme l’une des voix les plus fermes contre la censure et l’examen préalable », en rappelant qu’il a fondé l’hebdomadaire Expresso et lancé la chaîne télévisée SIC, « la première station de télévision privée au Portugal, révolutionnant le paysage médiatique national et s’affirmant comme l’un des plus grands défenseurs de la liberté de la presse et du pluralisme informatif ».
Le texte mentionne en outre qu’il était un « autonomiste convaincu, européiste et atlantiste, assumant tout au long de sa vie publique la défense d’un pays fondé sur le pluralisme, la décentralisation et l’autonomie régionale, considérant ces éléments comme des piliers de la cohésion nationale et de l’approfondissement démocratique ».
Rubina Leal a rappelé que Pinto Balsemão a soutenu Madère dans des moments particulièrement difficiles, « notamment lors de l’inondation du 20 février 2010, en mobilisant rapidement une campagne de soutien, intitulée ‘Une fleur pour Madère’, recueillant environ 900 000 euros pour la reconstruction de logements, un geste qui restera dans la mémoire de tous les Madériens ».
« À son pays, Francisco Pinto Balsemão laisse un héritage unique : celui d’un démocrate sans hésitations, d’un combattant pour la liberté, d’un pionnier de la communication sociale et d’un citoyen dont l’exemple civique continuera d’inspirer les générations futures », a-t-elle souligné.
Francisco Pinto Balsemão est décédé mardi à l’âge de 88 ans.
La nouvelle du décès du premier militant du PSD a été annoncée par le président social-démocrate et Premier ministre, Luís Montenegro, lors d’une réunion du Conseil national du parti, à Lisbonne.
Le vote de condoléances lu aujourd’hui à l’Assemblée législative de Madère sera soumis au vote jeudi.