Avoir une pension complémentaire sans demander? Bruxelles propose une inscription automatique

Avoir une pension complémentaire sans demander? Bruxelles propose une inscription automatique

La Commission européenne a publié, jeudi, un ensemble de modifications que les États membres doivent mettre en œuvre dans les systèmes de pensions et propose, entre autres choses, l’inscription automatique des cotisants à des pensions complémentaires.

En pratique, la Commission européenne souhaite que toute personne travaillant ait accès à une pension complémentaire même sans en faire la demande.

Citée dans un communiqué, Maria Luís Albuquerque, commissaire en charge des services financiers et de l’Union de l’épargne et des investissements, explique que l’objectif « est clair : nous voulons que toutes les personnes puissent maintenir un bon niveau de vie à la retraite, c’est pourquoi nous avons adopté une approche globale visant à renforcer les pensions complémentaires, de manière à les compléter, mais non à remplacer les pensions publiques ».

Quelles sont les modifications à venir ?

Mais il y a plus. La Commission européenne a demandé aux pays de l’Union européenne d’adapter leurs systèmes de pensions pour promouvoir les pensions complémentaires, comme les assurances retraite et les PPR, peu utilisés au Portugal, en suggérant une inscription automatique et des fonds professionnels.

Bruxelles a adopté un ensemble de mesures pour aider les citoyens à garantir des revenus adéquats à la retraite, en améliorant l’accès à des pensions complémentaires plus efficaces et de meilleure qualité.

L’objectif est que les actions proposées viennent compléter – et non remplacer – les pensions publiques, qui constituent la base des systèmes de pensions dans tous les États membres », annonce l’exécutif communautaire.

Il s’agit de « systèmes de pensions complémentaires plus solides et plus efficaces », qui « peuvent encore contribuer à la croissance économique et à la compétitivité de l’Europe, en mobilisant des épargnes à long terme pour des investissements productifs », selon l’institution.

Bruxelles justifie que, « face aux changements démographiques et à la dynamique du marché du travail », des adaptations des systèmes de pensions sont nécessaires.

Pensions complémentaires : Pourquoi ?

Dans un ensemble de questions et réponses sur le paquet de pensions complémentaires, publié sur son site, la Commission européenne explique que les « régimes publics de pensions constituent l’épine dorsale des régimes de pensions dans tous les États membres », mais « avec le vieillissement rapide de la population, la diminution de la main-d’œuvre et la généralisation de l’emploi atypique, il est de plus en plus important de promouvoir des opportunités permettant aux citoyens d’obtenir des revenus de retraite plus adéquats et diversifiés ».

« Les pensions complémentaires – plans de pensions professionnels et individuels – jouent un rôle important dans ce contexte ». En augmentant les pensions publiques, elles peuvent aider à garantir que les retraités puissent maintenir un niveau de vie digne », peut-on lire.

Il est expliqué également que le « rôle des pensions complémentaires a augmenté », mais « le secteur des pensions complémentaires reste sous-développé dans de nombreux États membres ».

« Selon l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA), seulement 20 % des Européens participent à des régimes de pensions professionnels et seulement 18 % ont un produit individuel de retraite. Cette situation place de nombreuses personnes à risque d’une baisse significative des revenus lorsqu’elles prennent leur retraite, ce qui peut affecter négativement leur qualité de vie », indique la Commission européenne.

Ainsi, et en pratique, Bruxelles propose l' »auto-inscription à des régimes complémentaires de pension, selon lesquels les travailleurs sont inscrits à des plans complémentaires de pension, à moins qu’ils ne choisissent de ne pas participer, restant ainsi libres de décider ».

Le cas du Portugal

Le système portugais, qui repose principalement sur la pension publique de la Sécurité sociale, fait face, comme d’autres pays de l’UE, à des défis tels que le vieillissement rapide de la population, des réformes futures potentiellement plus faibles, une faible adhésion à des plans complémentaires et des carrières contributives irrégulières.

Face à ces enjeux, Bruxelles demande que le Portugal et les autres pays européens commencent à utiliser l’inscription automatique à des plans de pensions complémentaires, avec une option de sortie libre, ce qui passerait par les entreprises offrant de tels plans et les travailleurs contribuant en petites pourcentages de leur salaire à ces économies.

En même temps, l’exécutif communautaire veut que chaque pays de l’UE dispose d’un système permettant à chaque citoyen de voir tous ses droits à la pension en un seul endroit, ce qui, dans le cas du pays, impliquerait que la Sécurité Sociale ait un système de suivi pour les pensions publiques, mais aussi professionnelles, fonds privés et Plan Épargne Retraite (PPR).

Cela permettrait à ceux qui ont travaillé dans d’autres pays de l’UE de voir tout centralisé, y compris les projections futures.