Association des Vins et Spiritueux de l’Alentejo contre le soutien du gouvernement au Douro

Association des Vins et Spiritueux de l'Alentejo contre le soutien du gouvernement au Douro

L’Association des Vins et Spiritueux de l’Alentejo (APROVESA) a qualifié de « discriminatoire, injuste et déséquilibrée » la mesure approuvée par le gouvernement accordant aux viticulteurs du Douro 50 centimes par kilo de raisin livré pour la distillation.

 

Dans un communiqué, l’association a contesté cette « mesure de soutien exclusive au Douro » et a affirmé que « l’Alentejo exige une égalité de traitement entre toutes les régions ».

Selon l’APROVESA, l’Alentejo « exige une égalité de traitement et l’extension de mesures équivalentes à toutes les régions vitivinicoles nationales », avec « des critères clairs de proportionnalité et de justice territoriale ».

L’association, constituée en 2022 dans le but de valoriser, promouvoir et défendre les vins et spiritueux de l’Alentejo, au Portugal et à l’étranger, a souligné qu’elle « n’a rien [contre] les agents économiques du Douro ».

« Au contraire, nous sommes solidaires des viticulteurs de la région, qui traversent une situation difficile et méritent un soutien. Toutefois, cette mesure, entièrement supportée par le budget de l’État, est discriminatoire et déséquilibrée, car elle exclut les autres régions vitivinicoles nationales », a-t-elle insisté.

L’APROVESA a invoqué cinq arguments pour soutenir son opposition à la mesure approuvée par le gouvernement, en commençant par la discrimination territoriale.

Rappelant que l’Alentejo est « responsable d’environ 16% de la production nationale de vin », l’entité a argumenté que cette région « fait face aux mêmes problèmes de réduction de la consommation, d’inflation et d’augmentation des coûts de production » sans bénéficier de ce soutien gouvernemental.

L’asymétrie de traitement au sein du secteur est un autre des arguments, l’association soulignant que « la crise du vin n’est pas exclusive au Douro : elle est nationale et européenne ».

« L’excès de stock et la baisse de la demande se vérifient également dans d’autres régions, y compris l’Alentejo », donc « soutenir seulement une région fausse la concurrence et crée une inégalité dans le secteur ».

L’entité a accusé le gouvernement « d’incohérence avec les principes de la PAC [Politique Agricole Commune] et du PEPAC [Plan Stratégique de la PAC] », politiques agricoles européennes basées « sur des critères d’équité territoriale et de durabilité ».

Le quatrième argument de l’APROVESA est le poids social et économique de la région, car le secteur vitivinicole est un pilier économique, garantit l’emploi dans les territoires à faible densité et est essentiel à la fixation de la population, l’Alentejo, en étant exclu du soutien, est « doubly sanctionné : il subit les mêmes problèmes de marché, mais sans aucune compensation publique ».

Enfin, l’APROVESA a pointé un manque de transparence gouvernementale et a déclaré que, « après plus de 15 jours de silence » du ministre de l’Agriculture, José Manuel Fernandes, « il est devenu impératif que le gouvernement clarifie quelles mesures sont prévues pour les autres régions vitivinicoles nationales et quel est l’enveloppe financière respective ».

Dans des déclarations à l’agence Lusa, le 29 août, le président de la Commission Vitivinicole Régionale de l’Alentejo, Luís Sequeira, a exprimé la stupéfaction et le « choc » de l’Alentejo face à la mesure du gouvernement.

Et, le 9 septembre, la directrice technique et exécutive de l’Association Technique des Viticulteurs de l’Alentejo (ATEVA), Patrícia Cotrim, a déclaré à Lusa que le secteur dans la région est préoccupé et a affirmé espérer que « la situation soit révisée » par le gouvernement.

Le lendemain, par communiqué, ce fut au tour de la Fenadegas — Fédération Nationale des Coopératives de Caves du Portugal de critiquer l’exclusivité des soutiens pour le Douro et d’exiger « l’égalité pour toutes les régions vitivinicoles ».

Les viticulteurs du Douro qui souhaitent accéder au soutien de 50 centimes par kilo de raisin à distiller doivent soumettre leurs candidatures avant le 25 septembre, selon une ordonnance publiée au Journal officiel (DR) lundi passé.