Association de Secours d’Urgence préoccupée par la Commission Technique de l’INEM

Association de Secours d'Urgence préoccupée par la Commission Technique de l'INEM

La position de l’ANTEM survient après l’interview de Leonor Furtado au journal Observador, dans laquelle elle a affirmé que l’Institut National d’Urgence Médicale (INEM) présente des lacunes structurelles « dans presque tous les domaines », y compris les systèmes d’information, la coordination des moyens et le tri des incidents.

« Les déclarations rendues publiques révèlent une méconnaissance significative du sujet et remettent en cause la confiance dans le travail de la CTI », alerte l’association dans un communiqué, manifestant son inquiétude quant à la manière dont le processus a été mené, dénonçant le manque de transparence et l’absence de divulgation du rapport produit par la commission.

Selon l’association, les déclarations de Leonor Furtado, où il est suggéré que la création de la figure du paramédical suscite « peau de poule », « sont profondément préoccupantes et incompatibles avec la rigueur technique requise par une commission avec ce mandat ».

« Les autres déclarations sont encore plus préoccupantes et prouvent la méconnaissance de ce qu’est un service médical d’urgence pur, ce qui naturellement se montre incompatible avec la mission de la CTI de l’INEM ».

L’ANTEM rappelle que le paramédical est une profession réglementée, avec une formation, des compétences et un cadre international définis, et ne peut être réduit à un « technicien avancé ».

Au journal Observador, Leonor Furtado a indiqué que la création de la profession de paramédical a été discutée, mais la « mesure n’a pas été avancée parce qu’elle pourrait créer des tensions avec les médecins et les infirmiers ».

Questionnant pourquoi le rapport reste inaccessible au public et aux entités qui ont fourni des contributions techniques et opérationnelles, l’association plaide pour que le Portugal s’aligne sur des modèles à l’efficacité prouvée, adoptés par des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni, références internationales dans le domaine de l’urgence médicale.

L’ANTEM souligne que l’objectif de la CTI devrait être la création d’un « véritable service médical d’urgence », basé sur des preuves scientifiques et libre de « préjugés ou d’intérêts corporatifs ».

C’est pourquoi elle considère essentiel que « tout le rapport et la documentation associée soient divulgués intégralement, permettant une analyse transparente, rigoureuse et informée de la part des professionnels, des institutions et du pays ».

Dans le rapport remis au ministère de la Santé, cité par le journal Observador, la CTI propose une refonte profonde de l’INEM, avec des mesures immédiates et structurelles.

Elle prévoit la création d’un centre unique d’appel intégrant le 112 et le SNS24, la réduction du nombre d’hélicoptères d’urgence de quatre à trois, le renforcement de la formation des techniciens d’urgence préhospitalière pour leur permettre de réaliser des actes de stabilisation et administrer certains médicaments, et l’allocation des moyens différenciés directement aux hôpitaux.

Dimanche, le gouvernement a annoncé qu’il avancera avec une nouvelle loi organique de l’INEM d’ici la fin janvier 2026, avec l’intention d’écouter les forces politiques siégeant au parlement, en particulier le PS.

Dans une note envoyée à la presse, le ministère de la Santé, dirigé par Ana Paula Martins, indique avoir déjà reçu le rapport final de la Commission Technique Indépendante (CTI) pour la refonte de l’INEM, qui a identifié des « lacunes structurelles » à l’INEM.

« Le gouvernement garantit qu’à la fin janvier 2026, il approuvera le décret-loi qui établit la nouvelle structure et organisation de l’INEM, assurant un modèle robuste, transparent et pleinement aligné avec les meilleures pratiques internationales », souligne-t-il.