Après la démission, je n’ai pas choisi un autre avocat. Je n’ai pas été notifié.

Après la démission, je n'ai pas choisi un autre avocat. Je n'ai pas été notifié.

« Après la démission, je n’ai pas choisi un autre avocat. Je n’ai pas été notifié pour choisir un avocat. Je n’ai d’ailleurs été contacté par personne à ce sujet et je n’ai mandaté aucun autre avocat. Avec toute la fermeté : ce n’est pas la juge qui choisit mon futur avocat ni l’État judiciaire qui m’impose un défenseur », déclare José Sócrates dans un « petit éclaircissement de circonstance » diffusé aujourd’hui.

 

Mardi, l’avocat de José Sócrates, Pedro Delille, a démissionné de son mandat de défenseur de l’ancien premier ministre lors du procès de l’Opération Marquês, le tribunal ayant ordonné la nomination d’un avocat commis d’office pour assurer la défense de l’ex-gouvernant.

« Le droit le plus basique de la défense est de choisir librement son avocat. La nomination d’un avocat commis d’office, sans qu’on m’ait donné de délai pour choisir un autre avocat, est simplement un abus judiciaire. En conséquence, le procès se déroule sans la présence de mon avocat », affirme l’ex-premier ministre dans l’éclaircissement.

José Sócrates souligne, « pour l’anthologie du processus », que l’avocat commis d’office nommé par le collectif de juges a demandé 48 heures pour consulter le dossier, ce que la présidente, Susana Seca, a refusé, arguant que « le délai requis pour l’examen du dossier, compte tenu de sa dimension, est manifestement insuffisant pour les fins invoquées ».

« Donc, étant insuffisant, il vaut mieux qu’il n’y ait pas de délai – si quarante-huit heures ne sont rien, il vaut mieux que ce soit rien. Et ce fut rien », insiste l’ancien premier ministre.

Dans l’éclaircissement, José Sócrates déclare que la démission de Delille « était strictement personnelle », soulignant que le choix des mots qu’il a utilisés pour expliquer sa décision « ne laisse aucun doute sur sa motivation ».

« (…) continuer dans ce procès violente de manière insupportable ma conscience d’avocat et l’éthique que je m’impose, mon indépendance, intégrité et dignité professionnelle et personnelle », a déclaré Pedro Delille aux journalistes après avoir renoncé à la défense de José Sócrates.

Pedro Delille représentait José Sócrates sensiblement depuis que l’ancien premier ministre (2005-2011) a été arrêté à l’aéroport de Lisbonne, en novembre 2014, ayant à sa place été nommé l’avocat commis d’office José Ramos.

La magistrate a également ordonné que José Sócrates soit informé de la démission de son mandataire.

Ni Pedro Delille ni José Sócrates n’ont comparu mardi au Campus de Justice de Lisbonne, où est installé le Tribunal Central Pénal de Lisbonne, la session s’étant déroulée avec l’audition de témoins.

José Sócrates, âgé de 68 ans, est mis en examen (accusé après instruction) pour 22 crimes, dont trois de corruption, pour avoir prétendument reçu de l’argent pour favoriser dans des dossiers distincts le groupe Lena, le Groupe Espírito Santo (GES) et la résidence touristique de Vale do Lobo en Algarve.

Au total, le processus compte 21 accusés, qui ont en général nié la pratique des 117 crimes économiques-financiers qui leur sont imputés.

Le procès se déroule depuis le 03 juillet et des sessions sont prévues au moins jusqu’au 18 décembre 2025.