Anthologie de Rainer Maria Rilke inclut un texte inédit au Portugal

Anthologie de Rainer Maria Rilke inclut un texte inédit au Portugal

L’organisation et la traduction des textes sont assurées par Maria Teresa Dias Furtado, spécialiste de l’œuvre du poète austro-hongrois né il y a 150 ans à Prague (actuelle République tchèque).

 

« Les Cahiers de Malte Laurids Brigge » (1910) est « le premier [roman] de la modernité allemande », indique la traductrice.

La publication de l’anthologie, intitulée « Exposé sur les Montagnes du Cœur », par Assírio & Alvim, s’inscrit dans la célébration des 150 ans de sa naissance.

Dans la préface de l’œuvre, Maria Teresa Furtado affirme que Rilke (1875-1926) « fut peut-être le dernier poète à vivre comme tel, c’est-à-dire très lu et apprécié ».

Le livre « Exposé sur les Montagnes du Cœur » est présenté vendredi à 18h30, à la Librairie Ler Devagar, à Lisbonne, par la traductrice, qui lira quelques poèmes, et par le poète et ancien ministre de la Culture, Luís Filipe Castro Mendes.

Le texte « Testament » est « un document fondamental pour comprendre la crise dans laquelle Rilke était plongé avant de trouver la lumière qui lui permettrait d’achever ses deux chefs-d’œuvre, ‘Les Élégies de Duino’ et ‘Les Sonnets à Orphée' », également édités en portugais, traduits par Maria Teresa Furtado.

Il s’agit d' »un texte curieux avec un éditeur fictif, où le poète prétend agir dans la réalité par la volonté testamentaire et, comme le montre l’épigraphe choisie pour ouvrir cette œuvre, s’emparant ainsi de son destin », explique la traductrice et organisatrice de l’œuvre.

Rainer Maria Rilke, « avec une vie sociale intense », fréquentait l’aristocratie et les entrepreneurs de son temps, qui « mettaient à sa disposition palais et châteaux pour, en silence, commencer et finir ses œuvres », et attira l’attention du public en 1905 avec « Le Livre des heures ».

Furtado souligne que, avant sa maturité comme poète, Rilke « apprenait de nombreux styles et formes, en recueillant divers cycles de poèmes », mais il s’est distingué par le fait qu’il fut « celui qui entrelace le plus la parole avec les œuvres d’art, des icônes aux paysages, à la sculpture d'[Auguste] Rodin et à la peinture de [Paul] Cézanne ».

Il convient de noter que Rilke a été le secrétaire de Rodin, qui lui conseilla de toujours travailler et d’avoir de la patience.

Sur Rilke, la chercheuse n’a aucun doute : « Poète avant tout, sa vie a été dédiée à ce genre qu’il considérait suprême ».

« Chantons donc son œuvre, admirant poèmes, lettres, proses » d’un « poète mondial qu’est Rilke, grand parmi les grands, plus grand parmi les plus grands », conclut Maria Teresa Dias Furtado.