Dans une déclaration à Lusa, le président de l’ANCC, José Bourdain, a expliqué que les unités continuent d’être sous-financées, citant des données de la Faculté d’économie de l’université de Porto, et que les augmentations des montants payés par l’État cette année « ne suffisent pas à couvrir les dépenses ».
Il a rappelé que les unités ont pu réaliser des économies en achetant des médicaments subventionnés en pharmacie au lieu de passer directement par les pharmaceutiques, mais cette économie a été de 3 %, « loin des 8 % à 16 % que le gouvernement a pu annoncer ».
« Ce chiffre est très éloigné de ce que le gouvernement avance, sans réellement prendre en compte les chiffres, sans connaître la réalité. Effectivement, 3 % ne vont pas faire la différence au quotidien des unités de soins continus », a-t-il affirmé.
Les données obtenues par Lusa indiquent qu’au moins quatre unités (trois dans le Nord et une dans l’Alentejo) ont résilié leurs contrats cette année, représentant un total de 110 lits (87 en unités de longue durée – hospitalisations de plus de 90 jours – et 23 en unités de moyenne durée et de réhabilitation – entre 30 et 90 jours).
Une étude de la Faculté d’économie de l’université de Porto, publiée en septembre, indiquait qu’en 2024, les unités de soins continus avaient subi une perte d’environ 125 000 euros par institution, les experts alertant sur le risque de fermeture de plus d’unités en raison du sous-financement.
« Dans les unités de longue durée, la perte est de 11,92 euros par jour en moyenne. Il y a des unités pires et d’autres moins pires. Et la moyenne est de 8,97 euros par jour, par personne [dans les unités de moyenne durée]. Nous parlons donc de plus de 300 euros par mois dans la longue durée », a expliqué José Bourdain, admettant qu’avec ces chiffres, davantage d’unités pourraient résilier leurs contrats sans que l’association n’en ait connaissance.
Face au diagnostic établi, les experts de la Faculté d’économie de l’université de Porto proposaient une nouvelle formule de mise à jour annuelle des prix payés par l’État, prenant en compte de manière autonome deux facteurs : l’impact de la mise à jour du salaire minimum national et l’inflation attendue.
José Bourdain a également rappelé que le PRR « était un échec » – le gouvernement a proposé en septembre aux unités une réaffectation de 138 millions pour les soins continus, permettant désormais des travaux de rénovation, ainsi que de nouveaux lits – et a questionné : « quel sens y a-t-il à financer de nouveaux lits que l’on sait déjà sous-financés et qui pourraient devoir fermer plus tard ? ».
Il a déclaré que « sûrement plus de 100 millions vont être perdus » et a insisté : « Avant longtemps, nous verrons le Service National de Santé s’effondrer en raison de plusieurs problèmes, notamment du fait de l’incapacité des hôpitaux à répondre aux urgences réelles car ils ne peuvent pas le faire dû aux lits occupés par des personnes ayant déjà eu une sortie médicale et qui devraient être dans des soins continus ou dans des maisons de retraite ».
Les données de l’ANCC indiquent qu’au cours des cinq dernières années, au moins 417 lits ont fermé dans le Réseau National des Soins Continus Intégrés.
