Amnesty critique le Portugal pour avoir interdit le port de voiles couvrant le visage.

Amnesty critique le Portugal pour avoir interdit le port de voiles couvrant le visage.

« La proposition est discriminatoire et viole les droits humains des femmes qui choisissent de porter un voile pour couvrir leur visage », déclare l’organisation dans un communiqué diffusé aujourd’hui.

 

Le parlement portugais a approuvé vendredi, en généralité, le projet de loi du parti Chega visant à interdire l’utilisation de burqas et autres voiles couvrant le visage dans les espaces publics, invoquant les droits des femmes et des questions de sécurité.

Pour Amnesty International, l’application de cette mesure a également « des implications sur le droit à la vie privée, le droit à la liberté d’expression et le droit à la liberté de réunion et de manifestation pacifiques ».

Exprimant de sérieux doutes quant à la compatibilité de cette interdiction avec les engagements du pays en matière de droit international des droits humains, Amnesty souligne qu' »aucun décideur politique ne devrait dicter ce qu’une femme peut ou ne peut pas porter ».

De plus, défend l’organisation, « aucune femme ne doit être punie pour avoir exercé sa foi, son identité culturelle ou ses croyances ».

Pour Amnesty International, cette interdiction, « loin de défendre les droits des femmes » viole « les droits de celles qui choisissent de porter des voiles couvrant tout le visage, tout en contribuant peu à protéger celles qui le font contre leur volonté, qui risquent une plus grande exclusion ou confinement en conséquence ».

Bien qu’elle reconnaisse que les voiles couvrant le visage, comme les ‘burqas’ et ‘niqabs’, peuvent poser des questions de sécurité, Amnesty International suggère que les personnes « peuvent être obligées de révéler leur visage lorsqu’il est objectivement nécessaire, par exemple pour des vérifications d’identité », rappelant que cela est déjà prévu par la loi portugaise.

L’interdiction au Portugal de l’utilisation dans les espaces publics de burqas et autres voiles couvrant le visage des femmes suit une tendance adoptée dans plus de 20 pays au cours des dernières années, initiée par la France en 2011.

Ces pays, parmi lesquels figurent l’Espagne, l’Italie, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, entre autres, justifient couramment cette décision par la nécessité de protéger les valeurs laïques, de lutter contre l’extrémisme religieux ou pour des raisons de sécurité publique.