L’Assemblée de la République commence ce lundi à débattre en plénière la proposition du Gouvernement pour le budget de l’État de 2026, qui a une approbation garantie en généralité, avec l’abstention du PS. Que comprend donc la proposition de l’Exécutif ?
Alors, qu’est-ce qui va changer ?
Allègement fiscal ? Pensions ? Sur un site dédié au Budget de 2026, l’Exécutif répond à quelques questions sur le document et explique ce qu’il faut savoir sur la proposition. Tenez-vous informés :
1 – Allez-vous ressentir un allègement fiscal l’année prochaine ?
« Oui. Il y aura un allègement supplémentaire au niveau de l’IRS. Ainsi, il y aura une réduction de 0,3 points de pourcentage du taux d’IRS entre le 2ème et le 5ème palier. De plus, il y aura une mise à jour des paliers d’IRS de 3,5% (au-dessus des 2,1% prévus pour l’inflation de 2026), ainsi qu’une mise à jour du minimum d’existence, garantissant que le salaire minimum national continue de ne pas payer d’IRS. »
2 – Et les pensions ? Vont-elles augmenter ?
« Oui. Le Complément Solidaire pour Personnes Âgées (CSI) augmentera de 40€, en 2026, pour atteindre 670€ en 2026. De plus, il sera évalué la possibilité d’un supplément extraordinaire pour les retraités. Cette augmentation sera accompagnée de la mise à jour des pensions et compléments, et d’autres prestations sociales. Ces mesures représentent un investissement total de 700 millions d’euros. »
3 – Que sera-t-il fait pour le logement ?
« Une série de mesures sont en cours, allant de la mise à disposition et construction de dizaines de milliers de maisons avec financement public, jusqu’à l’aliénation de biens immobiliers de l’État à des fins de logement. Au niveau fiscal, l’objectif est de réduire la TVA sur la construction, de baisser le taux d’IRS appliqué aux propriétaires dans les contrats avec des loyers modérés et d’augmenter le plafond de la déduction fiscale pour les locataires. »
4 – L’économie va-t-elle croître l’année prochaine ?
« Oui. Les prévisions incluses dans la proposition du Gouvernement pour le budget de l’État de 2026 indiquent un croissance de 2,3%, accompagnée du maintien de l’excédent budgétaire et de la réduction continue du ratio de la dette publique sur le PIB qui, pour la première fois depuis plusieurs années, devrait descendre en dessous du seuil des 90%. »
5 – Pourquoi dit-on que c’est un budget plus transparent ?
« Parce que, pour la première fois dans l’histoire du pays, toute l’administration centrale, ainsi que le budget de la sécurité sociale, intègrent pleinement le modèle de budget par programme, permettant de vérifier, de manière simple et transparente, les montants alloués à chaque domaine gouvernemental, en fonction d’objectifs et d’actions concrètes, mesurés par des indicateurs de performance. »
Le calendrier du budget 2026
Le débat commence aujourd’hui, à 15h00, par une intervention du Premier ministre, lors d’un après-midi où la discussion du document prévoit 249 minutes, bien que les partis puissent anticiper ou reporter une partie du temps à mardi.
Le premier tour des questions, avec réponse individuelle, commence par le plus grand parti d’opposition (Chega), suivi des autres forces politiques, par ordre décroissant, avec un maximum de cinq minutes. La discussion se poursuit mardi, avec des séances plénières prévues à 10h00 et 15h00.
Pour ce jour-là, une nouvelle grille est disponible, de plus de quatre heures de débat et 109 minutes pour la phase de clôture, avec des interventions de tous les partis et du Gouvernement, suivies du vote.
Le vote favorable des bancadas qui soutiennent le Gouvernement, PSD et CDS-PP et l’abstention annoncée du PS garantissent l’approbation du document à cette étape, tandis qu’il reste à savoir comment votera le deuxième plus grand parti parlementaire, Chega.
Dimanche, le PCP a promis une « opposition ferme » à la proposition de budget de l’État pour 2026, accusant PSD, CDS-PP, Chega, IL, et PS de « se moquer du pays ».
Le même jour, le BE a annoncé qu’il voterait contre la proposition, et le PAN qu’il s’abstiendra, « comme signe d’ouverture au dialogue ».
Le Conseil des finances publiques a exprimé ses doutes
Jeudi, le Conseil des finances publiques (CFP) a exprimé des doutes sur la durabilité et la réalisation de l’excédent de 0,1% prévu dans le budget 2026, avertissant qu’il est soutenu par des mesures ponctuelles et des recettes de nature extraordinaire.
À Bruxelles, le Premier ministre, Luís Montenegro, a défendu que le Gouvernement qu’il dirige « ne peut être accusé de manque de crédibilité en matière financière » et a souligné que, à plusieurs reprises, il a fait face au « pessimisme et à la défiance d’entités nationales et internationales », appelant à vérifier les résultats ensuite obtenus.
« Tous les objectifs ont non seulement été atteints mais dépassés (…) Le crédit que nous avons jusqu’à ce jour est très élevé et j’espère que le Gouvernement ne le perdra pas », a-t-il déclaré.
La proposition de budget 2026 du Gouvernement a laissé de côté les sujets les plus controversés, tels que le droit du travail ou la sécurité sociale, discutés séparément au parlement, une exigence du PS pour rendre possible le budget à ce stade.
Après avoir été voté dans son ensemble, commence l’examen détaillé du budget
Après avoir été voté dans son ensemble, commence mercredi l’examen détaillé en Commission du budget, des finances et de l’administration publique (COFAP), avec des auditions de tous les ministres ainsi que de certaines institutions et organismes comme le Tribunal de comptes, le Conseil économique et social et le CFP.
Les auditions se termineront le 7 novembre, date qui marque également la fin du délai pour les partis de soumettre leurs propositions de modification au document.
Ensuite, du 20 au 26 novembre, aura lieu la discussion en plénière le matin et les votes à la COFAP l’après-midi, avec la clôture et le vote final général prévus pour le 27 novembre.
Le Gouvernement prévoit que le produit intérieur brut (PIB) augmente de 2% cette année et de 2,3% en 2026 et vise des excédents de 0,3% du PIB en 2025 et de 0,1% en 2026. Quant au ratio de la dette, il est estimé de baisser à 90,2% du PIB en 2025 et à 87,8% en 2026.