Les déclarations de la ministre du Travail, Solidarité et Sécurité sociale, Maria do Rosário da Palma Ramalho, concernant les allégations d’abus du droit à l’allaitement, suscitent une vive polémique et provoquent des critiques de la part de pédiatres et d’associations de défense des droits des femmes.
En question est le fait que, lors d’une interview accordée au Jornal de Notícias (JN) et à la TSF, la ministre a révélé qu’elle est au courant de cas où les « enfants semblent continuer à être allaités pour permettre aux travailleuses d’avoir un horaire réduit de deux heures par jour, payé par l’employeur, jusqu’à ce qu’ils fréquentent l’école primaire ».
Le Notícias ao Minuto a déjà interrogé une source du ministère du Travail sur le nombre de cas de ce genre dont le gouvernement a connaissance et attend une réponse.
La ministre a ajouté que, si cela est vrai, « cela signifie peut-être [que l’enfant] ne mange rien d’autre, ce qui est étrange ». Elle a poursuivi : « L’exercice approprié d’un droit ne devrait pas être confondu avec l’exercice abusif de ce même droit ».
Les déclarations de Maria do Rosário da Palma Ramalho n’ont pas été bien accueillies par les pédiatres et les associations de défense des droits des femmes.
L’Association portugaise pour les droits des femmes pendant la grossesse et l’accouchement a indiqué, via le réseau social Instagram, que « la désinformation est telle qu’elle en est douloureuse », accompagnant cette réaction des propos polémiques de la ministre.
En effet, dans des déclarations au JN, Sara do Vale, fondatrice et dirigeante de la même Association, accuse la ministre de méconnaître la réalité : « Comment la ministre peut-elle faire de telles déclarations ? Cela montre qu’elle ne comprend absolument rien à l’allaitement maternel ni à l’allaitement ».
Modifications du droit du travail mobilisent des milliers de personnes en défense des femmes et des familles
Les deux pétitions sont disponibles sur la page en ligne ‘Petição Pública’ et figurent toutes deux parmi les pétitions les plus actives.
Lusa | 12:32 – 01/08/2025
Aussi avant les déclarations de la ministre, près de 24 700 personnes avaient déjà signé une pétition en ligne contre les reculs des droits des femmes, des mères et des bébés, tandis qu’une autre en faveur des droits des familles avait plus de 14 000 signatures, toutes deux contre les récentes propositions de modifications de la législation du travail.
Dans le cas de la pétition contre les ‘reculs inacceptables des droits des femmes, des mères et des bébés’, la demande est que l’Assemblée de la République rejette ou modifie les propositions de limitation du congé d’allaitement jusqu’à deux ans, rejette la révocation des congés pour deuil gestationnel et rejette la modification de l’horaire de travail flexible.
Concernant le congé d’allaitement, il est soutenu que les modifications proposées par le gouvernement sont « une atteinte à la santé, à la science et à la maternité », ignorant les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconisent l’allaitement jusqu’à deux ans.
Les signataires de la pétition affirment que cette modification législative est « contraire à la promotion de la natalité, que le gouvernement prétend lui-même encourager », « un obstacle à la conciliation entre la vie professionnelle et familiale » et « un encouragement au sevrage précoce et forcé, avec des impacts négatifs potentiels durables ».
Ce qui est en jeu Qu’est-ce qui va changer avec la modification que le gouvernement veut apporter à la loi ?
Selon le projet de loi préparé par le gouvernement, l’objectif de l’exécutif de Luís Montenegro est de modifier le congé d’allaitement, de sorte que la femme doit présenter dès le départ une déclaration médicale confirmant qu’elle allaite, qui devra ensuite être renouvelée tous les six mois.
De plus, ce même congé sera désormais valable uniquement jusqu’à ce que l’enfant ait deux ans, alors qu’il n’y avait jusque-là pas de limite fixée, à condition que l’allaitement soit attesté par une déclaration médicale.
Les différentes modifications de la législation du travail que le gouvernement se prépare à mettre en œuvre font partie d’un projet remis la semaine dernière aux partenaires sociaux, au sein de la Concertation sociale.
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