Airbnb affirme que les modifications des règles de location à Lisbonne nuisent aux familles.

Airbnb affirme que les modifications des règles de location à Lisbonne nuisent aux familles.
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Dans une note portant sur les modifications proposées par la Câmara Municipal de Lisboa (CML) concernant le logement touristique dans la ville, qui ont été soumises à une consultation publique jusqu’à mardi, Airbnb exhorte la municipalité à cesser d’utiliser les hébergements locaux « comme bouc émissaire pour le manque de logement et l’excès de tourisme ».

 

Prônant la création de règles équilibrées entre l’hébergement local et l’hôtellerie, afin de freiner la « spéculation immobilière incontrôlée » dans les hôtels, la plateforme de location touristique estime que les nouvelles règles que la CML souhaite instaurer pour la ville vont « injustement pénaliser » les familles « qui souhaitent louer une partie ou la totalité de leur maison pour équilibrer leur budget familial » dans 20 des 24 paroisses lisboètes, tandis que la municipalité facilite « la troisième plus grande expansion hôtelière d’une capitale européenne ».

Selon l’entreprise d’hébergement touristique, alors qu’elle contrôle l’hébergement local, la municipalité autorise « plus de 54 nouveaux projets hôteliers dans la ville », qui ajouteront plus de 7 000 chambres touristiques, « qui auraient pu être utilisées pour le logement abordable ».

« Il n’est pas efficace de limiter l’hébergement local pour combattre l’excès de tourisme alors que de nouvelles licences hôtelières continuent d’être approuvées », écrit-elle, soulignant que 30 des nouveaux projets hôteliers « se situent dans des paroisses avec une forte pression touristique ».

Airbnb soutient également que la CML doit mettre en œuvre « un moratoire sur l’approbation et la construction de nouveaux hôtels au niveau de la paroisse, et encourager les programmes qui convertissent les hôtels obsolètes en logements abordables ».

La proposition de la municipalité « interdit, en pratique, toutes les nouvelles licences de logement touristique, y compris pour la modalité ‘chambres' », ce qui est « disproportionné », car cela « ne différencie pas l’investissement immobilier » dédié à la location touristique de l’activité des familles qui partagent occasionnellement leur maison, « sans impact significatif sur le marché du logement », considère Airbnb.

D’autre part, ajoute-t-elle, la municipalité néglige « les spécificités des paroisses qui pourraient bénéficier de la décentralisation du tourisme », tout en promettant, « de manière contradictoire », de réduire la pression touristique « tout en facilitant l’expansion des hôtels ».

« Il n’est pas efficace de limiter l’hébergement local pour combattre l’excès de tourisme alors que de nouvelles licences hôtelières continuent d’être approuvées : des 54 nouveaux projets hôteliers, 30 se trouvent dans des paroisses avec une forte pression touristique », soutient-elle, ajoutant que les règles proposées « renforceront également un modèle touristique discriminatoire, qui exclut les voyageurs avec des budgets plus réduits ».

Airbnb se déclare prête à collaborer avec la CML pour créer des règles proportionnelles et non discriminatoires, incluant le partage de données afin d’éviter les « effets contre-productifs des régulations transversales et disproportionnées ».

De plus, elle soutient que la réalité de chaque paroisse doit être évaluée à l’aide de « ratios équitables au niveau de la paroisse pour définir les zones de location », et que les règles distinguent « clairement » les différents types d’hébergement local.

« La majorité des hôtes sur Airbnb à Lisbonne sont des familles qui partagent une chambre ou leur propre maison. Airbnb veut protéger le droit de ces familles lisboètes à louer leur résidence principale ou secondaire de manière occasionnelle, les aidant à obtenir un revenu supplémentaire dans un contexte de hausse du coût de la vie », souligne-t-elle.

Selon la plateforme, la régulation proposée ne résoudra pas les problèmes de logement de la ville, qui compte plus de 47 740 maisons vacantes, ce qui représente près de 15 % du parc immobilier total de la ville.

Le projet de modification du Règlement Municipal du Logement Local (RMAL), proposé par la municipalité de Lisbonne, a été soumis à consultation publique jusqu’à mardi, avec des propositions de PSD/CDS-PP, PS, BE, Livre et PCP.

Le document prône des mesures pour « garantir dans toutes les paroisses le nécessaire équilibre entre l’offre touristique et le logement » et propose une réduction pour un ratio de 5 % entre les établissements d’hébergement local et les logements familiaux classiques.

La proposition limite également la transmissibilité des titres de logement local, et impose que seules les zones de contenance relative puissent enregistrer des unités d’hébergement local sous la modalité de chambre et uniquement dans des habitations de typologie égale ou supérieure à T2.