Les employeurs demandent la priorité à la loi du travail et l’UGT admet le dialogue.

Les employeurs demandent la priorité à la loi du travail et l’UGT admet le dialogue.
Image de Portugal France
Portugal France

Les confédérations patronales ont insisté aujourd’hui sur la nécessité de revisiter « en profondeur » la législation du travail dans le cadre de la concertation sociale, tandis que l’UGT estime que ce n’est pas une priorité mais se dit ouverte au dialogue.

« Nous pensons qu’il est temps de revisiter de manière profonde la législation du travail », a déclaré le président de la Confédération du Tourisme du Portugal (CTP), Francisco Calheiros, à l’issue de la réunion de concertation sociale, soulignant que celle-ci « doit être beaucoup plus que la définition du salaire minimum » national.

Pour Francisco Calheiros, la loi sur le travail « doit être plus moderne », « actualisée », ainsi que « porter une charge idéologique moindre », mentionnant également parmi les sujets à revisiter « le contrat de courte durée, le contrat intermittent » et la banque d’heures individuelle.

La position est partagée par le président de la Confédération du Commerce et des Services du Portugal (CCP), qui souhaite aborder « toute une série de questions », notamment en rapport avec le télétravail et les banques d’heures.

Concernant spécifiquement les modifications de la loi sur la grève, João Vieira Lopes a déclaré que ce n’est pas un des sujets « prioritaires », mais qu' »il n’y a pas de tabous », tandis que Francisco Calheiros a indiqué que « le premier ministre a eu une intervention très claire », garantissant que le gouvernement ne veut pas « contester ce droit », mais faire des ajustements.

« Ce droit de grève doit être examiné à la lumière de la manière dont il peut, dans certaines situations, nuire à des milliers et des milliers de personnes », a déclaré le président de la CTP, en indiquant que le premier ministre a donné en exemple les secteurs de la santé et des transports.

À la fin de cette réunion, et avant les déclarations des partenaires sociaux, Luís Montenegro a réitéré l’intention de modifier la loi sur la grève, en soulignant que l’intention est de « consacrer » le fait qu' »il y a des services minimums qui ne compromettent pas la proportion entre l’exercice du droit de grève et l’exercice des autres droits des autres travailleurs » et a assuré que les éventuelles modifications auront un soutien constitutionnel.

Le président de la CIP – Confédération Entrepreneuriale du Portugal a affirmé que la loi « doit se maintenir pour garantir les droits des travailleurs », mais que ce droit « ne doit pas empêcher le droit au travail ». « Il y a des droits qui ne peuvent être poussés à l’excès », a défendu Armindo Monteiro, affirmant que ces deux droits « doivent être en harmonie ».

Du côté des centrales syndicales, le secrétaire général de l’UGT, Mário Mourão, a estimé qu' »il n’est pas nécessaire de modifier la loi sur la grève pour résoudre les problèmes qui se sont posés », mais s’est montré ouvert à écouter la proposition du gouvernement, en avertissant qu' »il n’y a pas d’accord à tout prix ».

« Nous sommes disposés, oui, à dialoguer, à négocier et à trouver ce qui constitue les points d’accord dans la concertation sociale, car c’est pour cela qu’existe le dialogue dans la concertation sociale. Il y a plusieurs sujets qui seront sur la table, comme la modification de la législation du travail et donc nous verrons quelles propositions existeront concernant cette question, sachant que nous discuterons de tout mais n’accepterons pas tout », a-t-il affirmé.

De son côté, le secrétaire général de la CGTP, Tiago Oliveira, a accusé le gouvernement de vouloir « limiter l’impact » des grèves et a déclaré qu’il y a « déjà des secteurs dans lesquels les services minimums qui sont fixés sont supérieurs au jour de fonctionnement normal qui existe dans les services ».

Selon les partenaires sociaux, la prochaine réunion de concertation sociale a été fixée pour le 24 juillet, moment où seront définis les calendriers des sujets à aborder.