Crédit en souffrance dans le secteur bancaire angolais impose des mécanismes de récupération.

Crédit en souffrance dans le secteur bancaire angolais impose des mécanismes de récupération.
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« Aujourd’hui, environ 20 % du crédit bancaire en Angola est en situation de non-paiement. Ce chiffre, à lui seul, nous montre à quel point il est urgent de consolider des mécanismes efficaces de recouvrement et de restructuration », a déclaré aujourd’hui la secrétaire d’État au Budget de l’Angola, Juciene de Sousa.

Selon la gouvernante, si la conjoncture actuelle, « marquée par une inflation persistante et une croissance encore modeste », pose des défis à l’activité entrepreneuriale, « alors il est encore plus important d’avoir un régime d’insolvabilité qui permette de réorganiser, sauver et relancer les entreprises avec potentiel ».

Lors de la déclaration d’ouverture de la 1ère Conférence Internationale sur le Recouvrement des Entreprises et l’Insolvabilité, Juciene de Sousa a affirmé qu’un bon système d’insolvabilité n’est pas seulement une mesure juridique, mais aussi un levier de politique économique, un bouclier pour la protection de l’emploi et un signe de maturité institutionnelle.

Juciene de Sousa a souligné le nouveau cadre juridique de recouvrement des entreprises et insolvabilité en Angola, avec l’entrée en vigueur d’une loi approuvée en 2021, admettant toutefois que la réforme légale dans ce secteur « n’est qu’un début ».

« Disposer d’un cadre légal d’insolvabilité fonctionnel — avec des processus rapides, efficaces et capables de répondre aux attentes de ceux qui ont recours à la justice — est plus qu’une ambition juridique. C’est une nécessité économique », a-t-elle ajouté.

La réalité juridique en matière de recouvrement des entreprises et d’insolvabilité « est encore récente », a mentionné la gouvernante, jugeant qu’elle nécessite consolidation, adaptation institutionnelle et investissement dans les capacités techniques.

« Changer la loi ne suffit pas — il faut changer les pratiques, renforcer les structures, former les cadres et, surtout, construire une culture juridique et économique qui reconnaisse la valeur de la restructuration comme alternative viable à la dissolution », a-t-elle déclaré.

Elle a par ailleurs affirmé qu’avec le cadre juridique de recouvrement des entreprises et insolvabilité, l’Angola a comblé une lacune historique et créé un outil stratégique au service de la stabilité du crédit, de la protection de l’emploi et de la revitalisation du tissu entrepreneurial.

Elle a plaidé également pour que l’outil juridique soit transformé en un véritable mécanisme de recouvrement — « et non simplement un outil d’une fermeture ordonnée » –, car, a-t-elle noté, l’objectif est « de construire une Angola où les entreprises viables aient une seconde chance ».

Une Angola « où les travailleurs ne soient pas les premiers à tout perdre et où les banques puissent récupérer le crédit sans entraîner l’économie dans la stagnation », a conclu la secrétaire d’État au Budget de l’Angola.

La conférence, qui regroupe des orateurs angolais ainsi que d’autres en provenance du Brésil et du Portugal, est organisée par la RECREDIT, une entreprise angolaise de recouvrement de créances douteuses dans le secteur bancaire.

La RECREDIT a annoncé, en mai dernier, avoir récupéré 31,19 milliards de kwanzas (près de 30 millions d’euros) en créances douteuses pour l’exercice économique de 2024, ce qui représente 109 % de l’objectif fixé, « dépassant les attentes opérationnelles ».