L’initiative a été présentée aujourd’hui à Séville, lors de la IVe Conférence internationale des Nations Unies sur le financement du développement, lors d’une conférence de presse à laquelle ont participé les présidents de la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Font également partie de l’Alliance la Banque africaine de développement, la Banque de développement de l’Amérique latine et des Caraïbes et la Banque asiatique de développement.
Selon le ministre de l’Économie de l’Espagne, Carlos Cuerpo, l’objectif est de généraliser les clauses de suspension du paiement des dettes souveraines dans certains scénarios, comme c’est déjà le cas dans certains cas dans le cadre d’accords bilatéraux.
Ces clauses suspendent temporairement le paiement des charges des dettes publiques pour donner aux pays en développement plus de capacité économique et financière à répondre aux situations de crise causées par des catastrophes naturelles, des pénuries alimentaires ou des urgences sanitaires, par exemple.
L’objectif de l’Alliance est que les clauses de suspension soient systématiquement intégrées lors de la signature d’accords de prêts bilatéraux, multilatéraux et commerciaux.
Le président de la BID, Ilan Goldfajn, a déclaré qu’il s’agit d' »un pas de plus dans la bonne direction » et s’est engagé à essayer d’intégrer plus de pays dans l’Alliance et à prévoir de nouveaux types de crises dans les clauses des contrats.
La présidente de la BEI, Nadia Calviño, s’est également engagée à inclure ces clauses de suspension de la dette dans les accords de financement signés dans le cadre de la banque européenne.
Parallèlement à cette Alliance, le ministre de l’Économie de l’Espagne a présenté, lors de la même conférence de presse, une autre initiative multilatérale liée aux dettes des pays en développement, dont le poids est reconnu par la communauté internationale réunie à Séville (représentants de 192 des 193 pays de l’ONU) comme l’un des principaux obstacles à un financement plus important et meilleur pour le développement, en mobilisant d’énormes ressources financières qui devraient et pourraient être appliquées à des projets de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement.
La deuxième initiative présentée aujourd’hui à Séville est le « Global Hub for Debt Swaps for Development » (« plateforme de troc de dette pour le développement »), qui vise à faciliter et promouvoir des programmes où la dette publique est convertie en investissements pour le développement durable, dans des domaines tels que la santé, l’éducation ou les réponses aux changements climatiques.
Cette conversion de la dette en financement pour le développement est déjà réalisée par divers pays créanciers – comme c’est le cas, par exemple, du Portugal par rapport au Cap-Vert – l’objectif de la plateforme présentée aujourd’hui à Séville étant de fournir une assistance technique aux gouvernements, de normaliser les documents et les règles, et de créer un espace de coordination dans le cadre des divers programmes déjà en place.
Le « Global Hub for Debt Swaps for Development » est une initiative de l’Espagne avec la Banque mondiale, qui sera chargée de gérer un fonds pour financer l’assistance technique aux gouvernements, et à laquelle pourront adhérer des agences multilatérales, des pays donateurs, des banques et la société civile, a expliqué le ministre de l’Économie de l’Espagne.
Le gouvernement espagnol a annoncé qu’il fera un don de trois millions d’euros pour les activités techniques de la plateforme et qu’il consacrera 300 millions aux accords de conversion de la dette en investissements pour le développement au cours des cinq prochaines années.
Selon les données de l’ONU, la dette publique des pays en développement a atteint 31 billions de dollars (26,5 billions d’euros) en 2024, année où ils ont payé des intérêts records de 921 milliards de dollars.
Selon les calculs des Nations Unies, le financement du développement accuse actuellement un déficit de quatre billions de dollars par an.