Le plus grand hôpital de campagne paneuropéen, composé de sept pays de l’Union européenne (UE) et de la Turquie, a été inauguré aujourd’hui à Cascais, à Lisbonne, et pourrait être activé lors de la lutte contre les incendies au Portugal à partir de 2024.
« Il y a la crainte que – comme cela s’est produit les années précédentes – nous devions recourir à ce mécanisme européen de protection civile, qui permet au Portugal, effectivement, d’avoir la solidarité d’autres pays européens et donc (…) de mettre en œuvre sur le terrain une capacité de réponse plus robuste », a déclaré le président de l’Institut national des urgences médicales (INEM), Luis Meira, à l’agence PF.
L’UE a directement alloué 106 millions d’euros au consortium, qui regroupe l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et la Turquie, afin d’améliorer le mécanisme européen de protection civile pour les urgences médicales consécutives à des catastrophes naturelles ou d’origine humaine majeures.
Selon Luís Meira, le Portugal a récemment fait preuve d’un « esprit de solidarité » et l’INEM a anticipé des missions conjointes de soutien à d’autres pays.
« La capacité de réaction des pays n’est pas suffisante pour répondre à des situations qui, souvent, ne respectent pas les frontières nationales. C’est pourquoi la participation à ce projet est fondamentale pour le Portugal, car nous contribuons à un esprit de solidarité et de coopération avec d’autres pays européens qui ont accepté de faire partie de ce consortium », a-t-il souligné.
Contribuant à renforcer la capacité de réponse de l’UE et du Portugal face à des « scénarios violents », Luís Meira a expliqué que l’EMT (Emergency Medical Team) que l’INEM a été certifié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2018 « est un excellent exemple. »
« Nous avons été certifiés à ce moment-là et, en quelques jours, nous étions sur le terrain pour soutenir le Mozambique à cause du cyclone Idai. C’est le meilleur exemple », a-t-il rappelé, ajoutant que « probablement d’ici 2024, nous commencerons à voir les premières réalisations de ce projet sur le terrain ».
« Le Portugal aura accès, par l’intermédiaire de l’INEM, à environ 6,7 millions d’euros pour le financement spécifique de deux des capacités qui seront attribuées. En plus de l’EMT, nous aurons une cellule spécialisée dans le transport et une autre cellule spécialisée dans la production d’oxygène qui (…) offriront une réponse et créeront la possibilité d’avoir (…) l’un des plus grands hôpitaux de campagne pouvant intervenir sur le terrain dans le monde entier », a-t-il déclaré.
Le chef du réseau des équipes médicales d’urgence de l’OMS, Flavio Salio, a déclaré que le consortium avait été créé pour « renforcer les capacités nationales et unir les pays » afin de maximiser le service de protection civile.
« L’objectif est que les pays renforcent leur capacité à répondre aux situations d’urgence nationales et qu’ils se rassemblent ensuite pour apporter une réponse commune », a-t-il déclaré.
Le directeur de la gestion des urgences de la Commission européenne, Hans Das, a quant à lui expliqué que le projet rescEU EMT devrait être « le plus grand hôpital de campagne au monde ».
« En pratique, cet hôpital de campagne devrait être opérationnel d’ici la mi-2024, faisant partie du mécanisme de sauvetage et d’un point stratégique que nous développons au niveau européen », a-t-il déclaré.
Selon Hans Das, l’hôpital de campagne renforcera les équipes d’urgence des pays en cas de catastrophe naturelle ou de pandémie.
« Nous annonçons l’allocation de 106 millions d’euros du budget de la protection civile [de l’UE] à cette équipe médicale d’urgence (…), qui fait partie d’un effort plus large. Nous investissons également dans des médecins (…) et d’autres types de mécanismes avec un budget de 02 milliards d’euros », a-t-il déclaré.
Hans Das a également rappelé qu' »avec le changement climatique, (…) il y aura davantage de catastrophes naturelles dans le monde, notamment des inondations, des sécheresses et des incendies », soulignant que l’hôpital de campagne « est tout à fait nécessaire ».
Pour sa part, le secrétaire d’État du ministère roumain de l’Intérieur, Raed Arafat, a indiqué que ce concept avait déjà été testé dans son pays en 2018, également avec le soutien de l’UE.
« Nous avons vu qu’il était possible de travailler ensemble, qu’il était possible de créer une forte capacité [de réaction] avec plusieurs pays. (…) Lors de la pandémie, quatre hôpitaux de campagne ont fonctionné rien qu’en Roumanie, trois avec l’armée et un avec la protection civile. Nous avons vu l’impact de ces hôpitaux lorsque nous avons été confrontés à des situations de détresse avec de nombreux patients et pas de place pour les accueillir », a-t-il noté.
Considérant l’hôpital de campagne comme indispensable, Raed Arafat a déclaré que la Roumanie avait beaucoup appris de la pandémie et de l’accueil des réfugiés en raison de la guerre en Ukraine.
Le projet comprendra trois équipes médicales d’urgence de type 2 (EMT2) et sera en mesure de fournir des soins médicaux urgents, y compris des capacités chirurgicales, 24 heures sur 24.
Il y aura également 17 équipes spécialisées dans les domaines des soins intensifs, du traitement des brûlés, des diagnostics avancés, de l’aide à la mère et à l’enfant, du traitement orthopédique, de la réadaptation, du transport des patients, de l’aide aux laboratoires et des télécommunications.