D’après la Garde Nationale Républicaine, le dispositif de sécurité, incluant le Service de Protection de la Nature et de l’Environnement (Sepna), est prêt, « à partir de lundi », à contrôler la gestion du combustible autour des bâtiments et infrastructures, pouvant infliger des amendes aux propriétaires qui n’ont pas nettoyé leurs terrains.
Cependant, la même source a précisé que les autorités feront preuve de « quelque bon sens » dans l’application des amendes, car « le marché du travail et la disponibilité des machines sont très limités », tout en notant que, outre les propriétaires, il faut également considérer le point de vue du « voisin qui a respecté la loi et a le droit d’exiger que le terrain adjacent soit propre ».
Bien que le délai légal pour le nettoyage des terrains soit jusqu’au 30 avril, le gouvernement l’a prolongé jusqu’au 31 mai en raison des conditions météorologiques, et ensuite de 15 jours supplémentaires, jusqu’au 15 juin, à la demande des associations sectorielles.
« Les travaux de gestion du combustible sur le réseau secondaire de bandes de gestion peuvent se poursuivre jusqu’au 15 juin 2025 », indique un arrêté conjoint des secrétaires d’État à la Protection Civile, Paulo Simões Ribeiro, et aux Forêts, Rui Ladeira, publié au Journal Officiel.
Dans le cadre de la Campagne Forêt Sécurisée 2025, destinée à prévenir les incendies de forêt, la GNR a signalé, entre le 16 février et le 30 avril, « 10 417 terrains qui pourraient être en infraction pour manque de gestion du combustible », a indiqué la division de communication de la force de sécurité.
La gestion des combustibles vise à réduire le matériel végétal et ligneux afin de freiner la propagation et l’intensité du feu, autour des habitations et des agglomérations en milieu rural, avec une majorité des signalements dans les districts de Leiria (2 606), Bragança (1 162), Santarém (941), Coimbra (818) et Viseu (798).
Les 10 417 terrains signalés cette année dépassent les 10 256 enregistrés jusqu’au 31 mai l’an dernier, mais sont inférieurs aux 14 319 en 2023, 10 989 en 2022, 14 545 en 2021, 24 227 en 2020 et 31 582 en 2019.
Pour Ricardo Vaz Alves, directeur du Sepna de la GNR, le « nombre de signalements est conforme à ce qui s’est passé l’année dernière » et, face aux 14 000 signalements des années précédentes, il croit qu’il y a « une évolution en termes de sensibilisation de la société pour la gestion du combustible ».
« Il y a tout un travail de sensibilisation qui a été fait, et cela porte ses fruits en termes de gestion du combustible effectuée », a considéré l’officier dans des déclarations à l’agence de presse Lusa.
Le directeur du Sepna a assuré que l’objectif de la GNR « est toujours de sensibiliser et de chercher à corriger les situations potentiellement en infraction », et qu’en dernier recours seulement sera « dressé le procès-verbal pour absence de gestion du combustible », après avoir « signalé, parlé avec les propriétaires, parlé avec les voisins y compris », afin que « le message passe et que la correction des situations puisse être réalisée ».
Depuis le début de la Campagne Forêt Sécurisée, jusqu’au 18 mai, la GNR a enregistré, selon des données provisoires, 36 procès-verbaux pour brûlages illégaux et 100 pour l’organisation de feux de tas et de feux de camp.
La gestion des bandes de combustible vise à prévenir les feux ruraux, mais la Fédération Nationale des Associations de Propriétaires Forestiers (FNAPF) a demandé au gouvernement une extension de « mois et demi » du délai, en raison des conditions météorologiques.
Face aux difficultés de recrutement des entreprises pour le nettoyage, notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre et de la limitation des équipements, la FNAPF et l’ANEFA – Association Nationale des Entreprises Forestières, Agricoles et de l’Environnement ont jugé insuffisant le délai pour exécuter la plupart des travaux et ont demandé plus de temps, avant que les autorités ne commencent le contrôle des infractions et l’application des sanctions.
Les infractions à la gestion du combustible constituent des contrevenances passibles d’une amende, de 140 à 5 000 euros pour une personne physique, et de 1 500 à 60 000 euros pour une personne morale.