La Société de Transports Collectifs (STCP) a conclu que la mise en œuvre d’une inversion de marche du metrobus au sommet de l’avenue de Boavista n’est pas réalisable, en remplacement du tour nécessaire à la rotonde. Elle explique, dans une lettre adressée au président de la municipalité de Porto, à laquelle Lusa a eu accès, que la rotonde de Boavista est techniquement nécessaire et justifiable comme point d’inversion de la nouvelle ligne.
La STCP, futur opérateur du système, décrit que, lors des essais, le véhicule a dû envahir plusieurs voies adjacentes à sa voie dédiée, exigeant l’interruption complète des autres flux de trafic.
Ce fait représente une limitation, car l’aménagement de la voie actuelle ne permet pas l’inversion d’un autobus articulé de 18 mètres dans les voies normales sans interférer avec la circulation transversale, avertit la société.
Pour la STCP, ce qui était géométriquement possible sans incidents dans un environnement contrôlé deviendrait une opération complexe au quotidien, sujette à des erreurs de coordination et à des contraintes de trafic.
Ainsi, la STCP soutient qu’il n’y a pas de conditions réunies pour que la manœuvre soit effectuée de manière répétitive et sécurisée en contexte réel, sans aucun soutien policier, en raison de l’impact négatif sur la circulation et sur la cadence du service à mettre en place.
L’utilisation de la rotonde permet aux autobus de réaliser l’inversion de manière naturelle, continue et intégrée dans le schéma routier, réduisant au minimum l’interférence avec le reste du trafic, observe-t-elle.
Sur la base de l’analyse technique des tests du 5 juin, la STCP propose au président de la municipalité, l’autorité des transports sur l’opération de transport public en mode routier à Porto, que l’inversion du sens se fasse en contournant la rotonde de Boavista.
L’option vise à assurer la fiabilité et l’efficacité de l’opération du metrobus.
La STCP souligne que la recommandation est fondée sur des critères objectifs de planification et d’exploitation du transport public routier, visant à respecter la haute fréquence du service sans compromettre la circulation urbaine, sans impliquer d’augmentation du nombre de chauffeurs.
La solution d’inversion de marche au sommet de l’avenue est jugée inviable en opération régulière.
Le système a été conçu pour offrir un service de haute capacité et de régularité, avec des circulations prévues très fréquentes, de l’ordre d’un véhicule toutes les 4 à 6 minutes par sens aux heures de pointe.
Cette cadence implique des intervalles réduits entre les véhicules, avec des horaires rigoureux et synchronisés avec le système de feux de signalisation tout au long du parcours.
Si chaque véhicule nécessitait un cycle de feux prolongé spécial pour inverser sa marche au sommet de l’avenue, cela entraînerait des retards successifs et une accumulation de temps morts incompatibles avec l’intervalle de quatre minutes entre les départs, explique la STCP.
La STCP avertit également que l’inversion de marche, lors d’une opération régulière, réduirait drastiquement la capacité d’écoulement des voies adjacentes pour les véhicules particuliers, le transport public régulier et les piétons, générant potentiellement de longues files et des temps d’attente élevés pour les autres usagers de la route.