La mise en place de nouvelles taxes par le président des États-Unis,, suscite des ondes de choc dans l’économie mondiale, alors que les partenaires et adversaires commerciaux se préparent à réagir face aux incertitudes de la guerre commerciale.
Qu’attendre de ce train de mesures ? Quel sera l’impact ? En Europe, les mesures de Trump menacent principalement le secteur automobile, qui se prépare à un nouvel environnement de guerre commerciale déclarée.
1. Annonces et Incertitudes
Donald Trump a promis d’être « gentil » à ce stade initial de la guerre commerciale, laissant entendre que les taxes seront moins élevées que celles pratiquées par d’autres pays, mais le manque de précisions intensifie l’appréhension des partenaires et des adversaires commerciaux.
2. La justification du gouvernement des États-Unis
Trump a soutenu que d’autres pays « ont profité » des États-Unis et que les taxes sont un moyen de promouvoir une « renaissance de l’Amérique » et de compenser le déficit commercial.
Le président américain a affirmé que les importations élevées témoignent d’un manque de réciprocité de la part des partenaires commerciaux, promettant d’utiliser les recettes douanières pour réduire le déficit budgétaire.
3. Réactions et représailles
Plusieurs partenaires économiques des États-Unis préparent des contre-mesures.
L’Union Européenne (UE) a annoncé avoir préparé un « plan solide » pour riposter si nécessaire. Taïwan a analysé divers scénarios de taux douaniers (10 % et 25 %) pour déterminer les réponses appropriées. La Chine et le Canada ont déjà imposé des taxes sur les produits américains.
Le chef de la diplomatie portugaise, Paulo Rangel, a partagé la position de Bruxelles et a défendu que la réponse doit être « intelligente et calibrée », admettant que dans certains secteurs elle doit être dure et dans d’autres plus modérée, pour éviter une escalade.
4. Le secteur automobile en alerte
Une des mesures les plus redoutées dans l’UE est l’éventuelle imposition de 25 % de taxes supplémentaires sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que sur les composants automobiles.
Ce secteur, particulièrement en Allemagne, fait déjà face à des défis tels que la baisse de la demande en Chine et l’augmentation des coûts.
L’imposition de taxes pourrait entraîner la perte d’environ 300 000 emplois dans l’industrie automobile allemande et réduire la rentabilité de grands groupes comme Volkswagen, Mercedes-Benz et BMW.
Bien qu’elles possèdent des unités de production aux États-Unis (où elles emploient 138 000 personnes), les exportations allemandes vers les États-Unis sont significatives (36,8 milliards d’euros en 2024) et seront directement affectées.
Des entreprises comme Mercedes-Benz et Volkswagen ont admis qu’elles devront s’adapter à la nouvelle situation.
5. Stratégies d’apaisement
Certaines nations tentent d’éviter les taxes par le biais de mesures d’apaisement.
Le Vietnam, par exemple, a réduit les droits de douane sur certains biens en provenance des États-Unis, tandis que le Japon a établi des bureaux de consultation pour aider les entreprises exportatrices à faire face à cette guerre commerciale annoncée.
Le voisin, le Mexique, a également contacté les États-Unis pour maintenir l’accord de libre-échange nord-américain.
6. Réactions des marchés boursiers
L’incertitude entourant les taxes a déjà causé de l’instabilité sur les marchés financiers, les bourses asiatiques et européennes enregistrant des baisses marquées.
Malgré une légère reprise ces derniers jours, les investisseurs restent prudents et focalisés sur la gestion du risque.
7. Renforcement des alliances stratégiques
Face à la posture protectionniste de Washington, certains pays cherchent à renforcer leurs liens économiques entre eux.
La Chine, le Japon et la Corée du Sud souhaitent accélérer les négociations pour un accord de libre-échange et des responsables européens ont également exprimé leur volonté de renforcer les relations entre l’UE et le Canada.
8. Risques d’escalade
L’une des principales préoccupations des alliés et des adversaires commerciaux des États-Unis est le risque d’une escalade de la guerre commerciale, surtout après que Trump a augmenté les taxes dans des domaines où elles avaient déjà été imposées, certaines encore durant le premier mandat (2017-2021).
