Source OECD.

Portugal is the OECD country most dependent on the central bank for public debt

Plus de 50 % de la dette publique nationale est entre les mains de la BCE. C’est deux fois plus que la moyenne des 38 pays de l’OCDE. Aucun autre pays ne présente une dépendance aussi importante.

Parmi les 38 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Portugal est le pays le plus dépendant de sa banque centrale pour gérer sa dette publique.

Selon les dernières données de l’Agence de gestion du Trésor et de la dette publique (IGCP), 52 % des titres de la dette publique nationale sont entre les mains de la Banque du Portugal et de la Banque centrale européenne (BCE). C’est deux fois plus que la moyenne des pays de l’OCDE, selon le rapport « Perspectives des emprunts souverains de l’OCDE 2023 », publié ce lundi.

Toutefois, le Portugal prévoit que ce pourcentage pourrait diminuer à mesure que la BCE poursuit la réduction de son bilan par le biais du processus de resserrement quantitatif en cours, selon le rapport de l’OCDE.

Pour le Portugal, cette dynamique pourrait se traduire par une pression accrue sur la gestion de sa dette, étant donné qu’une grande partie des titres actuellement détenus par la BCE et la Banque du Portugal devront passer dans d’autres mains, à savoir dans les portefeuilles d’investisseurs étrangers.

Rappelons, par exemple, qu’en 2015, lorsque la BCE détenait environ 13 % des titres de la dette publique, 43 % du volume total était entre les mains d’investisseurs résidents et 44 % des titres étaient détenus par des investisseurs étrangers. Aujourd’hui, la part des investisseurs étrangers n’est plus que de 25 %, soit la plus faible depuis au moins 2012. La même dynamique se produit chez les investisseurs résidents.

Selon les dernières données du PICG, en janvier, seuls 23 % des titres de la dette nationale étaient détenus par des investisseurs résidant au Portugal, soit environ la moitié du pourcentage enregistré en décembre 2013.

Toutefois, le poids des investisseurs nationaux a augmenté au cours du premier trimestre, en raison de la ruée des ménages vers les certificats d’épargne. Entre janvier et mars, les ménages ont investi plus de 9 milliards d’euros de leur épargne dans des certificats d’épargne, soit environ 60 fois plus que les 150 millions d’euros enregistrés au premier trimestre 2022.

Dans le rapport de l’OCDE, une source gouvernementale révèle qu’au cours des neuf derniers mois jusqu’en octobre 2022, l’IGCP a constaté une augmentation de la demande de titres de la dette publique de la part des investisseurs nationaux et une diminution de la part des investisseurs étrangers. L’OCDE note, par exemple, qu’en 2022, la taille des ordres sur les carnets de titres de la dette publique a diminué d’environ la moitié par rapport à 2021, « l’IGCP ayant constaté une baisse des grands ordres de syndication, émanant principalement de comptes d’argent réel et de fonds spéculatifs. »

La réduction du calendrier d’amortissement de la dette émise au cours de l’année écoulée est également importante pour la gestion de la dette publique. Selon l’OCDE, l’échéance moyenne de la dette à moyen et long terme émise en 2021 était de 14,2 ans et en 2022, elle est tombée à 12,3 ans. Cette année, jusqu’en mars, la maturité des nouvelles émissions est de 17,3 ans, selon les données du PICG, et le coût de la dette émise a été fixé à 3,5 %, soit plus du double du prix enregistré en 2022.

Dans l’étude accompagnant le rapport de l’OCDE, qui a été achevée en octobre de l’année dernière, le gouvernement a indiqué qu’il « ne prévoyait pas de revoir la stratégie de financement à long terme en termes d’échéances ou d’instruments de la dette en raison des conditions de financement actuelles ».

Cependant, dès ce mois-ci, le ministre des Finances a annoncé, dans un arrêté publié au Diário da República, une réduction de 9,5 milliards d’euros du plafond des émissions d’obligations et de bons du Trésor, en raison de la ruée des ménages sur les bons d’épargne au premier trimestre.

Le rapport de l’OCDE révèle également que le PICG a observé un intérêt croissant des investisseurs pour les obligations vertes. « Cela est surtout perceptible lors des tournées de présentation et des réunions individuelles », déclare une source gouvernementale dans le même rapport.

Malgré cet intérêt – et le fait que le gouvernement portugais a même inclus dans le budget de l’État des éléments faisant référence à un financement public utilisant des émissions durables – le Portugal n’a pas encore émis d’obligations souveraines durables. Outre le Portugal, l’OCDE note que la Norvège est également dans cette situation.