«Nous avons constaté que cette proposition [cession de bâtiments vacants pour des mosquées] a suscité des doutes, des inquiétudes et des réactions intenses, y compris de la part de personnes qui nous accompagnent et nous soutiennent habituellement», a déclaré le conseiller municipal Pedro Baganha lors de la réunion privée de l’exécutif municipal, déclaration qui a ensuite été distribuée aux journalistes.
Vendredi, le président de la mairie de Porto a décidé de retirer de l’ordre du jour de la réunion privée les propositions de cession de bâtiments vacants pour deux mosquées, car elles ne font pas consensus.
«Le mandat municipal actuel touche à sa fin, et il incombera à ceux qui gouverneront la ville de prendre les décisions qu’ils jugeront appropriées. Il n’est donc pas recommandé, à quelques mois des élections, de promouvoir des initiatives qui ne font pas consensus», a estimé l’indépendant Rui Moreira.
Aujourd’hui, Pedro Baganha a expliqué que les propositions sont pragmatiques et visent à remplacer deux espaces de culte islamique sans conditions minimales, fréquentés par des milliers de musulmans, par deux nouveaux espaces de culte sûrs et dignes.
«Il s’agit donc de trouver une réponse concrète à une réalité qui existe dans la ville», a-t-il souligné.
Précisant avoir lui-même signé la proposition, le conseiller a noté qu’après les doutes et inquiétudes soulevés, l’exécutif a estimé que ce n’est pas le bon moment pour prendre une décision à ce sujet.
Et il a ajouté : «En ce moment, alors que le mandat approche de sa fin et qu’une nouvelle étape de définition politique pour l’avenir de la ville s’engage, les conditions ne sont pas réunies pour avancer avec la sérénité et le soutien nécessaires».
Cependant, Pedro Baganha a rappelé que la réalité ayant motivé cette proposition persiste, à savoir que Porto continue d’avoir des milliers de citoyens musulmans et des espaces de culte indignes.
Selon lui, il est nécessaire de résoudre cette question avec équilibre, bon sens et respect des principes de la convivance urbaine harmonieuse.
Ce sera la tâche du prochain exécutif municipal, a-t-il conclu.
Les propositions en question visaient la cession de droits de superficie de deux immeubles vacants pour la construction de deux mosquées.
«La construction d’une mosquée dans la ville de Porto est un pas crucial dans la consolidation d’une ville inclusive, qui promeut la coexistence pacifique de différentes religions, reflétant non seulement la diversité culturelle de la ville, mais aussi son engagement envers les principes fondamentaux de la liberté religieuse», pouvait-on lire dans les propositions.
