Dans une note envoyée à l’agence Lusa, le Syndicat des Techniciens d’Urgence Pré-Hospitalière (STEPH), qui apporte déjà un soutien juridique à la professionnelle de santé concernée, déclare que l’information véhiculée par l’IGAS repose « sur des inexactitudes et une distorsion de la réalité survenue dans la réponse à la situation d’urgence médicale » le 4 novembre 2024, lors d’une grève au sein de l’INEM.
Le syndicat souligne que la technicienne concernée a été confrontée à une erreur dans l’indication de l’adresse, à l’impossibilité de contacter les personnes ayant demandé de l’aide et à l’inconnaissance de la localisation exacte de la victime, que la femme a tenté de transporter par ses propres moyens à l’hôpital.
Le STEPH exige également la « rétractation immédiate » des déclarations de l’IGAS et la « réintégration complète de la vérité concernant les événements survenus et les conditions dans lesquelles la TEPH a exercé ses fonctions, sous peine de se voir contraint de rétablir la vérité par tous les moyens à sa disposition ».
La technicienne – selon le STEPH – a également été confrontée au manque de moyens de réponse et a géré la situation « en respect scrupuleux des règles et protocoles applicables à la situation et en collaboration avec les responsables médicaux également en service ».
Le syndicat précise par ailleurs que la professionnelle de santé, dès qu’il a été possible de déterminer l’emplacement exact du patient, a mobilisé les moyens disponibles à ce moment-là – « malheureusement, pas les plus proches » – qui ont répondu « en stricte conformité avec les règles et protocoles applicables à la situation ».
« La TEPH concernée n’est pas responsable du retard de la prise d’appel concernant la situation, ni de l’erreur dans l’indication de l’adresse, ni de l’impossibilité de contacter les intervenants, et encore moins de l’absence de moyens pour répondre à l’urgence une fois que le contact avec les intervenants a été établi », souligne le syndicat.
Ce cas remonte au 4 novembre 2024 – jour où deux grèves se sont déroulées simultanément – lorsqu’un homme de 53 ans est mort d’un infarctus aigu du myocarde en attendant les moyens de secours. Dans l’enquête menée, l’IGAS a lié le décès au retard des secours et a pointé du doigt le comportement d’une technicienne d’urgence pré-hospitalière du Centre d’Orientation des Patients Urgents (CODU) de Coimbra et d’un médecin.
Dans la note, le STEPH défend que la responsabilité du chaos dans la prise en charge des appels au CODU ce jour-là, ainsi que des « moyens limités disponibles », incombe à l’Institut National d’Urgence Médicale (INEM), « en raison de la légèreté avec laquelle il n’a pas géré les grèves en vigueur, comme l’IGAS conclut opportunément dans son rapport ».
Le syndicat fait référence au rapport publié mercredi, résultant de l’inspection demandée par la ministre de la Santé, Ana Paula Martins, sur les impacts des grèves qui ont eu lieu fin octobre et début novembre 2024 sur la capacité de réponse des CODU de l’INEM.
Dans ce rapport, l’IGAS conclut que plus de la moitié des 7 326 appels passés à l’INEM le 4 novembre 2024, le jour de la grève ayant eu le plus grand impact sur l’activité de l’institut, ont été abandonnés.
La grève des TEPH aux heures supplémentaires, qui a débuté le 30 octobre pour une durée indéterminée, a coïncidé avec la grève générale de l’administration publique, convoquée pour le 4 novembre, jour que l’IGAS a considéré comme celui qui a provoqué « le plus grand trouble dans l’activité des CODU ».
Selon l’inspection, sur un total de 7 326 appels, 2 510 ont été pris en charge et 4 816 ont été abandonnés (non pris en charge) le 4 novembre 2024, alors que le même jour de l’année précédente, le taux d’abandon était de 4 %.
Elle indique également que les services minimums pour les grèves des 31 octobre et 4 novembre 2024 n’ont pas été contestés ni négociés par l’INEM avec les syndicats, étant donné que l’institut n’a pas reçu en temps voulu les préavis de grève respectifs.
Dans la note publiée aujourd’hui, le STEPH déclare qu’il est « inadmissible » que l’IGAS, pour des raisons qu’il considère « ne pouvant être que de convenance politique », induise dans l’opinion publique « une position erronée » par rapport aux événements, cherchant à faire de la TEPH « le bouc émissaire » de la « gestion désastreuse » des grèves en vigueur à cette date et remettant en cause le bon nom et le professionnalisme de la professionnelle concernée et de toute la classe.