Dans le cadre d’un audit sur l’exécution du Plan de Relance et de Résilience (PRR) par les entités de l’administration locale jusqu’au 15 mars 2024, le Tribunal des comptes (TdC) a également relevé des « retards significatifs dans plusieurs projets, dont certains n’étaient déjà plus compatibles avec les dates limites définies » par le programme.
Jusqu’au 15 mars de cette année, les entités de l’administration locale avaient vu l’approbation de 2 766 projets locaux d’une valeur de 2 140,7 millions d’euros, équivalant à 13 % du total du PRR.
« Ces investissements se concentrent surtout dans les domaines de l’habitat, des réponses sociales et des infrastructures », est-il souligné dans le document publié aujourd’hui.
Les municipalités détenaient, jusqu’au 15 mars 2024, 88 % des projets et 82 % du financement (1 745,3 M€) attribué à l’administration locale.
En termes bruts, les 35 municipalités situées dans les aires métropolitaines ont absorbé la moitié de ce financement approuvé pour toutes les municipalités du continent (869,2 M€), l’Aire Métropolitaine de Lisbonne ayant reçu 596,9 M€ et celle de Porto 272,3 M€.
Cependant, en tenant compte des chiffres par habitant, les municipalités de l’intérieur et moins peuplées enregistrent généralement les plus hauts niveaux de financement.
Dans le volet Habitat, les municipalités avaient, jusqu’au 15 mars, un financement global approuvé de 882,4 M€, représentant 40 % du total des fonds PRR alloués à ce volet jusqu’à cette date.
Pour ce qui est des fonds pour les Réponses Sociales, jusqu’à la même date, environ 270,0 M€ étaient approuvés, montant représentant 41 % du total du financement PRR destiné à ce volet.
La majeure partie de cette somme (73 %) a été attribuée au développement de projets dans les communautés défavorisées des municipalités des aires métropolitaines.
Les municipalités avaient encore 145,4 M€ approuvés pour renforcer la capacité du Service National de Santé (SNS) dans les soins de santé primaires, les soins continus et palliatifs, les hôpitaux et la transition numérique dans la santé, somme représentant 14 % du total du financement PRR dans ce volet.
« On a constaté que, dans certains cas, notamment ceux qui ont fait l’objet de candidature en 2022, il y a un certain retard dans l’avancement des opérations », est-il décrit dans le rapport, soulignant qu' »il n’existe pas de preuves » qu’il y ait eu une cartographie des installations et équipements considérés comme prioritaires en vue de la construction de nouvelles unités de santé grâce au financement accordé aux municipalités.
Le montant global attribué à l’axe de la Culture était de 82,2 M€ (30 % du total du financement PRR alloué à ce volet), mais même à cette époque, pour les opérations d’investissement analysées, les délais prévus n’ont pas été respectés, « constatant, dans tous les cas, des retards significatifs par rapport à ce qui était projeté ».
« Dans certains cas, par rapport au calendrier d’exécution de l’ouvrage, il est improbable que les investissements soient achevés avant mars 2026, la date limite déterminée par le PRR », est-il souligné.
Jusqu’à la mi-mars de l’année dernière, 4 % des paroisses du continent avaient approuvé 121 candidatures au PRR, représentant un total de financement de 31,4 M€, environ la moitié duquel (15,6 M€) relatif à cinq projets concernant des investissements dans l’habitat, principalement dans la paroisse de Benfica, à Lisbonne.
Le TdC a détecté que les délais contractuels ont été dépassés, bien que « en supposant que les calendriers présentés sont réalistes », l’exécution soit « encore compatible avec le délai limite défini dans le PRR ».
Concernant les paroisses, il a également relevé des « situations où il n’a pas été prouvé (…) la capacité technique, administrative et financière et/ou un système de contrôle interne adapté aux investissements ».
Le TdC a également repéré diverses lacunes dans la collecte d’informations et d’éléments de preuve sur l’évolution des investissements de l’administration locale, le Système de Gestion de l’Information du PRR (SCI) « ne reflétant pas de manière complète, actuelle et précise, les données financières des investissements, ainsi que les marchés publics associés », à exécuter par les entités de l’administration locale.
Le Tribunal a recommandé aux diverses entités impliquées d’améliorer la qualité des informations financières relatives à l’exécution des investissements et de respecter régulièrement les obligations de suivi, ce qui facilitera l’évaluation et l’audit des progrès réalisés.