Selon l’OIT, pour éliminer les disparités entre hommes et femmes, un « investissement mondial additionnel de 142 milliards de dollars [environ 123 milliards d’euros] par an jusqu’en 2035 » serait nécessaire.
« Cela représente une augmentation moyenne de 0,13 % du PIB dans tous les pays, variant entre un ajout de 0,08 % du PIB en Europe et en Asie centrale et 0,49 % dans les États arabes », précise l’étude.
L’OIT souligne que les pays rencontrent des défis dans la mise en œuvre effective des congés parentaux légaux et qu' »un meilleur équilibre entre les congés de maternité et de paternité est nécessaire pour combler les disparités entre hommes et femmes ».
Le calcul est basé sur les « congés parentaux de 14 semaines rémunérés à 67 % des revenus antérieurs, entièrement financés par la sécurité sociale ou par des fonds publics ».
L’étude de l’OIT révèle qu’au niveau mondial, « la durée moyenne de la disparité de genre dans les congés parentaux payés était de 22,5 semaines ou 5,2 mois en 2024 ».
« Cela signifie qu’en moyenne, les mères ont droit à cinq mois de congé rémunéré de plus que les pères après la naissance ou l’adoption d’un enfant », indique l’agence des Nations Unies spécialisée dans les questions de travail.
Il est souligné que le congé de paternité rémunéré est, en moyenne, 16 semaines plus court que le congé de maternité, puisque dans les 186 pays pour lesquels l’OIT dispose de données, « la durée moyenne du congé de paternité payé reste faible – seulement quatre jours (0,6 semaines) ».
Parmi les 105 pays dotés de congé de paternité payé obligatoire, la moyenne est de presque dix jours.
« La durée moyenne totale des congés parentaux payés disponibles pour les mères est de 24,7 semaines, tandis que le total des congés parentaux payés réservés aux pères n’est que de 2,2 semaines », selon l’OIT.
Parmi les 186 pays analysés en 2024, 80 (43 %) présentaient « une disparité de genre dans les dispositions relatives au congé parental rémunéré équivalente à trois mois ou moins », alors que dans 60 autres pays « cette disparité de genre se situe entre trois et six mois, et dans 14 autres pays, la disparité se situe entre six mois et un an ».
« Dans 28 pays, la différence de genre dans les congés parentaux payés est supérieure à un an, tandis que trois pays n’accordent aucun type de congé parental payé à aucun des parents », est-il ajouté.
Selon l’OIT, plus de la moitié de la population mondiale (57,3 %) vit dans des pays où la disparité de genre dans les congés parentaux payés se situe entre trois et six mois et dans un seul pays au monde, l’Espagne, il n’existe pas de disparités de genre car actuellement, le congé de paternité payé est égal à celui de la maternité.
L’agence des Nations Unies reconnaît que les pays rencontrent des défis pour augmenter les taux de participation des pères et, pour cette raison, ont instauré le congé de paternité obligatoire, dans un groupe de neuf pays, dont le Portugal, où les pères sont obligés de prendre entièrement ou partiellement leur congé.
Le Portugal fait également partie des sept pays, en plus de la Belgique, la France, le Japon, le Luxembourg, la Corée du Sud et l’Espagne, où « la durée totale des congés parentaux payés réservés aux pères représente plus d’un tiers de la durée totale du congé parental disponible pour les parents ».
Il fait également partie du groupe de dix pays où le congé parental réservé au père représente la moitié du congé parental payé total à la famille.
L’OIT propose que tous les pays ratifient les normes de l’agence, reconnaissent le rôle des pères dans la prestation de soins, offrent des congés payés à chaque parent et garantissent un financement inclusif.