La vente aux enchères organisée par l’Agence Nationale du Pétrole (ANP), organisme régulateur du secteur pétrolier et gazier du pays lusophone d’Amérique du Sud, a impliqué 172 champs pour l’exploration pétrolière sur le littoral brésilien et a compté avec la participation de plus de 40 entreprises du secteur.
Dix zones à l’embouchure du fleuve Amazone ont été remportées par la compagnie pétrolière étatique brésilienne Petrobras dans le cadre d’une coentreprise avec ExxonMobil.
Les neuf autres concessions ont été attribuées à un consortium composé de Chevron et de la société d’État China National Petroleum Corporation (CNPC).
Les deux consortiums ont payé un total de 844 millions de réais (environ 133 millions d’euros) pour les droits d’exploration de zones totalisant 16 200 kilomètres carrés.
Aucune offre n’a été faite pour les autres zones à l’embouchure de l’Amazone mises à disposition lors de cette vente aux enchères par le gouvernement brésilien.
La vente a eu lieu au milieu d’une controverse intense, car des groupes environnementalistes affirment que les concessions dans cette région, bien que ce soient des blocs offshore en eaux profondes, sont situées dans une zone vulnérable près de l’Amazonie.
La polémique découle des zones mises en vente situées à l’embouchure du fleuve Amazone, où l’exploitation pétrolière est critiquée en raison de l’impact potentiel sur la région, considérée comme « extrêmement sensible » puisqu’elle abrite une riche flore et faune, y compris des récifs coralliens et des espèces menacées.
La vente a été précédée d’une manifestation à Rio de Janeiro d’indigènes, d’environnementalistes et d’écologistes, qui affirment que, outre mettre en péril une zone du littoral amazonien, le projet va à l’encontre des propositions de décarbonisation du Brésil en tant qu’hôte de la réunion sur le climat COP30, prévue pour novembre prochain dans la ville amazonienne de Belém.
En plus des critiques, la vente des blocs près de l’embouchure de l’Amazone a déjà motivé une action en justice demandant sa suspension.
Jeudi dernier, le ministère public fédéral brésilien a demandé à la justice de suspendre la vente aux enchères jusqu’à ce qu’« une série de mesures prévues par la législation socio-environnementale » soit respectée pour éviter que l’exploitation potentielle des régions de l’embouchure de l’Amazone ne provoque une tragédie environnementale.
Le MPF brésilien a allégué que l’exploitation pétrolière dans cette région sensible viole diverses normes légales et certains engagements climatiques du Brésil, en plus de contredire les efforts mondiaux de décarbonisation.
L’organisme de surveillance a ajouté qu’il demandera l’annulation de l’appel d’offres et des contrats respectifs si l’ANP procède à la vente sans respecter les mesures recommandées.