L’année scolaire 2024/2025 est terminée, mais elle laisse derrière elle une préoccupation majeure : la pénurie chronique d’enseignants dans les écoles a marqué négativement la vie de nombreux élèves. La promesse de garantir la stabilité du corps enseignant et de réduire les périodes sans cours n’a pas été tenue. Au contraire, le problème s’est aggravé », déplore la Fenprof dans un communiqué.
Les données de la fédération estiment qu’au cours de l’année, près de 1,4 million d’occurrences d’élèves sans cours dans au moins une matière ont été enregistrées.
« Rien que pendant le premier trimestre, le chiffre a atteint 826 000 ; au deuxième, 402 000 et, au troisième, environ 150 000. Certes, ces chiffres incluent des duplications — des élèves qui se sont retrouvés sans plusieurs enseignants ou à différents moments —, mais le constat est sans équivoque : le système ne répond pas aux besoins minimaux », souligne-t-elle.
La fédération rappelle que le Ministère de l’Éducation avait défini des « objectifs ambitieux », comme la réduction de 90 % des cas d’élèves sans tous les enseignants d’ici la fin du premier trimestre.
Elle souligne que « l’objectif est loin d’être atteint » et que « la divulgation même des données officielles a été remise en question, obligeant le ministre à commander un audit externe à KPMG ».
Selon la Fenprof, les conclusions auraient dû être connues avant avril, mais elles ne sont toujours pas divulguées, « révélant une inquiétante absence de transparence et de responsabilité politique ».
Il est également mentionné que, pour tenter de minimiser les effets du manque d’enseignants, des solutions improvisées ont été adoptées, comme le report de la retraite des enseignants, l’embauche de non-professionnels, l’attribution de matières hors de leur domaine de formation, la redistribution du service, ou l’utilisation de techniciens spécialisés pour assurer des horaires incomplets.
« Dans de nombreux cas, ces stratégies n’ont fait que reporter ou masquer le problème, sans le résoudre », déplore-t-elle.
Parallèlement, le nombre d’enseignants disponibles reste en deçà des besoins, affirme la fédération, en soulignant que Lisbonne, Setúbal, et Faro continuent d’être les zones les plus touchées. Cependant, elle ajoute, « aucun district n’a échappé à l’instabilité » cette année.
Pour la Fenprof, le problème devrait s’aggraver l’année scolaire prochaine, puisque le nombre d’enseignants non placés au Concours Externe de 2025 est légèrement supérieur à 20 000, principalement dans les groupes curriculaires de l’Éducation Préscolaire, du 1er Cycle de l’enseignement primaire, de l’Éducation Spéciale et de l’Éducation Physique.
« Bien que ce chiffre soit légèrement inférieur à celui de l’année précédente, il révèle un déficit structurel de ressources humaines et l’absence d’une politique efficace d’attractivité et de maintien dans la profession », alerte-t-elle.
« Face à la situation actuelle, comment le XXV Gouvernement Constitutionnel et le même Ministre de l’Éducation, après un an de gouvernance, peuvent-ils affirmer qu’ils vont désormais : ‘Identifier les besoins en enseignants pour la prochaine décennie, par groupe disciplinaire et région (…)’?”, s’interroge-t-elle.
La Fenprof réitère qu’il est urgent de « passer des paroles aux actes » et de valoriser la profession enseignante, en garantissant « des conditions de travail dignes et attractives et en assurant la stabilité dans les écoles ».
Selon elle, ces mesures « ne peuvent plus être différées, sous peine de continuer à pénaliser fortement des milliers d’enfants et de jeunes ».